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La Révolution tranquille expliquée aux jeunes (suite et fin) - The Métropolitain

La Révolution tranquille expliquée aux jeunes (suite et fin)

Par Pierre K. Malouf le 22 juillet 2010

Moi : Avant que nous ne soyons interrompus, vous me demandiez des exemples de l’«hyperactivité» du gouvernement de l’époque. En voici quelques-uns : il y eut une loi qui rendait la fréquentation scolaire obligatoire jusqu'à seize ans, la création du ministère des Affaires fédérales-provinciales, la création du ministère des Affaires culturelles, l’Assurance- hospitalisation, la création de la Société générale de financement, la nationalisation de l’électricité... 

Alice :  Et la création d’Hydro-Québec...

Moi : Hydro-Québec avait été créé dès 1944 par le gouvernement d’Adélard Godbout. En 1963, le Québec a simplement nationalisé onze compagnies privées. Je poursuis. Il y eut la création du Ministère de l’éducation, de la Caisse de dépôt et de placement, puis la loi qui permettait la création de la Société québécoise d’exploration minière, que nous devons à René Lévesque. Il y eut aussi, en 1964, un nouveau Code du travail qui accordait le droit de grève aux employés de la fonction publique... 

Alice : C’était la social-démocratie en quelque sorte...

Moi : Il n’y a jamais eu de social-démocratie au Québec.  La Révolution tranquille a vu les débuts chez nous de l’État-providence. Mais pour moi, la Révolution tranquille c’est surtout le début d’un gigantesque party !  Un des gros déclencheurs, ce fut justement ce nouveau Code du travail. On croyait naïvement que les employés d’hôpitaux, que les enseignants, les fonctionnaires, les chauffeurs d’autobus et tutti-frutti, n’abuseraient pas du droit de grève... Quand on accorde un droit, on ne peut pas reprocher à ceux qui l’acquièrent de s’en servir, n’est-ce pas ? C’est ce qui s’est produit. Les grèves à répétition c’était un élément important de la fête, mais il y en eut bien d’autres.   

Alice: Vous parliez de party?

Moi: J’aurais dû dire soûlerie. Peut-être parce que la religion traditionnelle  n’avait plus la cote, les jeunes et les moins jeunes se sont précipités sur n’importe quelle théorie ou pensée qui leur paraissait susceptible d’étancher leur soif de comprendre le monde et la vie... et de les améliorer.  Deux voies totalement contradictoires furent alors empruntées, le marxisme et la contre-culture,  les m.-l. et les hippies, le Petit Livre rouge et le psychédélisme. Si vous pouviez voyager dans le temps et vous transporter à cette époque, vous auriez l’impression de vous retrouver aux Pays des merveilles, Alice. Par Pays des merveilles, je veux dire le pays des mirages et des illusions.

Alice: On entend souvent dire qu’alors tous les rêves étaient possibles.

Moi: Vous avez raison, mais plusieurs de ces rêves se seraient transformés en cauchemars s’ils s’étaient réalisés. Le Québec de cette époque, comme l’ensemble de l’Occident d’ailleurs, mais c’est du Québec qu’il est question, vous fabriquait des contestataires et des idéalistes comme les poules pondent des oeufs. Le phénomène à atteint son paroxysme pendant la décennie soixante-dix, mais il avait été consciencieusement préparé dans les années soixante, pendant lesquelles est née la manie de demander à l’État de régler tous les problèmes, de combler tous les besoins. Pensons seulement à l’adoption de la grille d’analyse marxiste par un grand nombre d’intellectuels de même que par plusieurs têtes d’affiche du monde syndical, qui  se sont mis à proposer comme modèles de société des pays comme Cuba ou la Chine, dont on disait que la liberté y  était limitée, mais qu’ils accomplissaient par ailleurs des merveilles sur les plans économique et social.  Un tissu de sottises !   Quand on demande tout à l’État et que l’État, pour une raison ou pour une autre, ne peut livrer la marchandise, quand par exemple une usine ferme et que des travailleurs se retrouvent sans emploi, qu’est-ce qui se passe ? On accuse l’État de trahison et on réclame un État nouveau genre, un État au service des travailleurs. À l’époque c’était systématique. Vous n’avez pas idée du nombre de gens qui commencèrent à travailler dans les années soixante, souvent inconsciemment et par pure ignorance ou aveuglement,  à l’avènement d’un État totalitaire. À la CSN, sous Marcel Pepin, on parlait de «socialisme démocratique». Ce sont de beau mots, mais il faut relire attentivement les textes de l’époque pour vraiment comprendre de quoi il s’agit.  Il y eut une dérive vers l’extrême gauche qui tenait véritablement du délire. Évidemment, la chose peut paraître secondaire par rapport à un autre phénomène, que les historiens  ont davantage étudié : la montée du nationalisme, la création du Parti québécois, la crise qui a suivi l’adoption de la loi 63 par le gouvernement de Jean-Jacques Bertrand... Mais je m’égare, nous devions seulement parler de la Révolution tranquille.

Alice : Et si vous deviez résumer la Révolution tranquille en quelques mots...

Moi : J’appellerais ça les années folles. Il y eut  les bombes du FLQ, la pilule, le métro de Montréal,  Expo 67... Et si vous me permettez de sortir du Québec :  l’assassinat de Kennedy, les Beatles, la mini-jupe, le premier homme sur la lune... mais on est alors en 69. Comme le temps passe !

Alice : De votre courte liste, je retiens les Beatles, M. Malouf.

Moi : Vous avez raison, ils sont toujours d’actualité.


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