L'EXCLUSION ET LE DÉCLIN
Plusieurs tendances lourdes et extérieures à Montréal ont contribué à son déclin depuis la deuxième guerre mondiale, par exemple: voie maritime, avions à long cours, déplacement de l’économie vers l’Ouest.
Ces tendances ont été exacerbées par de trop nombreuses blessures que nous nous sommes infligés nous-mêmes, mentionnons le FLQ, la dégradation des standards académiques, les plus hautes taxes, l’immobilisme, les fusions/défusions, les infrastructures, le très mauvais management; en somme, l’absence complète de leadership.
Bien que ceci est déjà très négatif, c’est peu en comparaison de l’impact de la stratégie souverainiste d’exclusion des anglophones et allophones, des gens qui votent Non aux référendums. Le but c’est de les faire partir et c’est un succès.
En conséquence, Montréal est la plus pauvre des 22 cités nord-américaines de 2.0 millions d’habitant ou plus.
Le même système produira les mêmes résultats. Nous avons le plus bas niveau d’entrepreneurship au Canada, le plus bas niveau de liberté, les impôts les plus élevés, la plus forte dette, un système d’éducation sous-performant, une culture défensive et isolationniste, une gouvernance plus que faible.
Ce qu'il faut voir, c'est que le Québec ne changera pas, les québécois ont atteint leur objectif.
MONTRÉAL, SOCIÉTÉ DISTINCTE
Montréal et le reste du Québec sont des sociétés distinctes sur trois plans fondamentaux:
• Société: le Québec est homogène, Montréal est multiethnique, 51% non francophone.
• Culture: le Québec est localiste, le groupe est prioritaire; Montréal est cosmopolite, l'individu est prioritaire.
• Économie: pour le Québec, ce sont les ressources naturelles et l'agriculture, pour Montréal, ce sont les réseaux et les cerveaux.
Le problème, c'est que depuis des décennies, tout est fait pour le reste du Québec tandis que Montréal est marginalisée et misérablement gouvernée.
CONDITIONS DE SUCCÈS
Montréal a encore une chance, fort probablement la dernière. Elle peut se réinventer, devenir une communauté efficace et dynamique, centrée sur la qualité de vie, la richesse, le succès et la croissance. Elle peut se recentrer sur son ouverture historique d'accueil à tous les citoyens du monde, elle peut se dédier à nouveau à être une société ouverte.
Il y a deux conditions pour réussir cette réorientation, cette réinvention:
• Des règles claires.
• Garanties à long terme.
Elles sont élaborées ci-dessous.
RÈGLES CLAIRES
Les règles qui guideront la réinvention de Montréal doivent elles-mêmes être fortement alignées sur deux critères de choix, soit:
• Refléter les règles de succès reconnues à travers le monde.
• Être alignées à la culture de Montréal, ville ouverte.
En voici une dizaine pour illustrer.
1. Institutions bilingues, citoyens multiculturels.
2. Amélioration continue de la qualité de vie.
3. Le plus haut niveau de liberté au Canada: une société ouverte.
4. Les impôts les plus bas au Canada (par 1%).
5. L'entrepreneurship comme moteur de création de richesse.
6. Universités de classe mondiale, leaders en recherche et partenaires commerciaux recherchés.
7. Ouverture et support à l'immigration.
8. Une culture du succès qui encourage et célèbre les créateurs de richesse.
9. Un marché du travail flexible et performant.
10. Une gouvernance honnête et légère.
Pour réussir le redressement de Montréal, il faut appliquer toutes ces règles car elles se renforcissent les unes les autres. Une application partielle résultera dans une "sous performance satisfaisante".
La mise en œuvre de ces règles de succès est impossible dans un contexte québécois.
MONTRÉAL, CITÉ-ÉTAT
Montréal doit donc se donner le pouvoir d'implanter ces règles pour et par elle-même. Ceci est tout à fait possible si elle devient la prochaine province canadienne. Il y a plusieurs exemples d'un tel statut au monde: Buenos Aires, Berlin, Hambourg, Vienne, Moscou, St. Petersburg, sans oublier Hong Kong et Singapour qui sont des cité-états, mais pas des provinces.
À titre de province canadienne, Montréal pourrait garantir que son modèle propre, le modèle montréalais serait viable à long terme. Ses citoyens et ses entreprises seraient libérés de l'éternel questionnement existentiel québécois.
Il n'y a pas d'empêchement réel à faire ceci, sinon dans notre tête. Ce qu'il faut c'est un acte de volonté d'une forte majorité des montréalais.
Michel David est un conseiller stratégique avec David, Landry, Young Inc.