The Métropolitain

NON au catastrophisme climatique

Par Nathalie Elgrably-Levy le 12 juin 2008

Depuis la signature du protocole de Kyoto, les grand-messes sur le climat se multiplient. Qu’il soit question des conférences de Buenos Aires, Montréal, New-York, Nairobi, Vienne, Bali, Bangkok, ou d'autres, elles invitent les représentants de tous les pays à réfléchir sur la problématique des changements climatiques et à trouver les moyens pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).

À cet égard, le Canada n’est pas en reste. Le ministre fédéral de l’Environnement, John Baird, compte réduire de 20% des GES d’ici 2020, alors que la ministre québécoise du Développement durable et de l’Environnement, Line Beauchamp, entend faire du Québec la première province canadienne à adopter les sévères normes californiennes sur les émissions de GES des véhicules légers.

Qu’elles soient draconiennes ou modestes, les mesures proposées demeurent des interventions étatiques ayant pour prétention de contrôler le climat. Tous les gouvernements s’arrogent le droit de légiférer sous prétexte qu’il existerait un consensus sur les causes et les conséquences des changements climatiques. Selon le prêt-à-penser climatique, la terre se réchauffe en raison du comportement irresponsable de l'homme et il faut agir maintenant avant que la vie n'y soit plus possible.

Or, si l’existence d’un consensus politique peut paraître incontestable, le soi-disant consensus scientifique n’est que supercherie. D’ailleurs, la science ne se base pas sur le consensus! La science est fondée sur le doute, sur l'esprit critique et surtout sur les preuves empiriques irréfutables. Pourtant, même si la thèse des environnementalistes est discutable, de plus en plus de gens y adhèrent notamment en raison de la complicité d'artistes en quête de popularité , et de médias partisans et paresseux qui rapportent tout ce qui supporte cette thèse mais choisissent d’occulter tout ce qui pourrait la contredire

Pourtant, il est non seulement légitime, mais également sain de mettre en doute les prédictions effrayantes des prophètes du climat. Aristote n’affirmait-il pas que «le doute est le commencement de la sagesse» ? Et nombreux sont les scientifiques qui doutent des effets du réchauffement climatique. Parmi eux, Yuri Izrael, vice-président du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), affirme qu'il est impossible de prouver l'influence de l'activité humaine sur le réchauffement climatique. Roger Revelle, océanographe à l'Université Harvard, a démontré également le manque de fondements des propos alarmistes. Rappelons aussi la lettre que Ian Clark, climatologue à l’Université d’Ottawa, et 60 experts ont adressée au premier ministre Harper et dans laquelle ils affirment, preuves à l'appui, que les modèles de prévisions climatiques ne sont pas fiables. Il faudrait ajouter le point de vue de l’astronome russe Habibullo Abdussamatov et celui de William Feldman, scientifique à la NASA, qui remettent tous deux en question la responsabilité de l'homme dans le réchauffement puisque la température augmente également sur Mars pour atteindre un niveau record. Le débat est donc loin d’être clos.

Et en admettant que le réchauffement soit causé par l’activité humaine, pourquoi serait-il annonciateur de grandes catastrophes? Assumer que le réchauffement est problématique, c’est affirmer que le climat actuel de la Terre est optimal, qu’il est le meilleur qu’on n’ait jamais eu et qu’on puisse espérer avoir. Or, cette prémisse est non fondée.

L’être humain a traversé des périodes de glaciation et de réchauffement. Il a su s’adapter aux changements climatiques et même en tirer parti. C’est d’ailleurs pendant la période du réchauffement médiéval que le chef Viking Erik Le Rouge bénéficia d’une mer libre de glace pour s'installer au Groenland,  y cultiver la terre et y élever du bétail. L'être humain a également réussi à s'adapter à des conditions climatiques extrêmes et à transformer des déserts en oasis luxuriantes.

Partir du principe que tout  réchauffement est nécessairement préjudiciable, c’est oublier que les périodes les plus chaudes correspondent souvent aux périodes les plus prospères de l’histoire de l’humanité. C’est passer sous silence les avantages que pourrait générer le réchauffement actuel. Ainsi, il pourrait nous permettre de gagner d’importantes étendues de terre cultivables, de réduire nos besoins en chauffage et, par ricochet, d’économiser les matières premières comme le pétrole. Non seulement l’humanité a survécu aux périodes de réchauffement précédentes mais elle a continué à se développer et est maintenant plus prospère que jamais. Alors pour quelle raison devrions-nous croire les prophètes du climat qui nous annoncent une apocalypse imminente?

À supposer même que le réchauffement soit globalement négatif en plus d’être d’origine humaine, il reste alors une dernière question importante à laquelle il faut répondre : Le Protocole de Kyoto est-il la meilleure solution ?

D’une part, il est un échec retentissant : les statistiques du gouvernement américain révèlent que les émissions mondiales de GES ont augmenté de 18% entre 1997 et 2004. Plus précisément, les émissions des pays signataires ont augmenté de 21%, celles des pays non-signataires, de 10%, et celles des États-Unis, de 6,6%1. D’ailleurs n’est-ce pas prétentieux de la part de notre gouvernement de vouloir réguler le climat alors qu’il est incapable de gérer de moindres responsabilités telles que l’état du réseau routier ou les fils d’attente dans les hôpitaux?

Si les effets du Protocole de Kyoto sont imperceptibles sur le climat, en revanche cette entente engendre des coûts énormes, de l’ordre de 165 milliards de dollars US par an#. Pourrions-nous faire mieux pour l'avenir de la planète en dépensant ces sommes autrement? La réduction drastique des CO2 est-elle réellement la seule issue possible?

Il existe pourtant d'autres solutions et elles devraient tout au moins être prises en considération. L'étude du National Center for Policy Analysis, intitulée Living with global warming#, ainsi que les travaux du Consensus de Copenhague2 (sous l’autorité de Bjorn Lomborg), en proposent quelques-unes. Mais il est particulièrement intéressant de noter que ces recherches présentent le Protocole de Kyoto comme un investissement non rentable. Comme il occasionne des coûts supérieurs aux avantages qu’il génère, il appauvrira l’humanité. Il est donc certainement possible de répondre aux défis que pose le monde d’aujourd’hui de manière plus efficace qu’en s’attaquant au CO2.

Finalement, le discours tenu par les fanatiques de l’environnement est contradictoire. D’une part, ils affirment que le réchauffement est précurseur de catastrophes naturelles et, d’autre part, ils défendent un protocole qui se traduira, s’il est respecté, par un appauvrissement collectif. Or, il faut être riche pour vivre confortablement dans des conditions climatiques extrêmes, pour se protéger correctement des intempéries ou des fortes chaleurs et pour se doter des technologies qui améliorent les chances de survie lors des cataclysmes. Un tremblement de terre ne ferait-il pas des milliers de morts en Tanzanie alors qu’il ne causerait pratiquement aucun décès en Californie?

Si les prévisions des environnementalistes sont fondées, freiner la croissance n’est pas la bonne solution. Il faudrait au contraire assurer la prospérité des pays occidentaux et mettre en place des mesures qui permettraient aux pays en développement de s’enrichir rapidement.

Les discussions autour des changements climatiques ont jusqu’ici été guidées par l’émotion. Il est temps de faire place à la raison!

 

 

1 U.S.censusBureau, The 2007 Statistical Abstract, http://www.census.gov/compendia/statab/comparative_international_statistics/climate_environment/ (consulté en novembre 2007).

2 National Center for Policy Analysis (NCPA),

 Living with global Warming,  http://www.ncpa.org/pub/st/st278/index.html