The Métropolitain

Sauvons notre langue !

Par Pierre K. Malouf le 29 mai 2008

Le français est menacé. Surtout à Montréal. Des ministères communiquent en anglais avec des entreprises ; l’État offre des cours d’anglais gratuits aux immigrants ; des commis de dépanneurs sont incapables de servir leur clientèle dans la langue de Molière ; des provocateurs publient des feuilles de chou bilingues financées en sous-main par des forces occultes ; des étudiants du Sri Lanka parlent tamoul entre eux et fréquentent des Collèges anglophones ; de plus en plus des nôtres veulent apprendre l’anglais, qui heureusement est très mal enseigné dans nos écoles. La situation est dramatique à tous égards, mais le principal danger, c’est le bilinguisme. Pas le nôtre ! Celui des Anglais !

Pierre Bourgault, intellectuel dévoué à la cause de la Nation, penseur crédible s’il en est, avait déclaré un jour, je l’ai entendu de mes propres oreilles, que William Johnson est francophone ! Non, je n’essaie pas de vous faire accroire que le français est la langue maternelle de William Johnson, qui est francophone, assure Bourgault, du simple fait qu’il parle français. Il le parle d’ailleurs fort bien. Je vous jure, je n’ai pas eu la berlue, Bourgault l’a dit ! Marie-France Bazzo confirmera : c’est elle qui a fait repasser cette entrevue avec Bourgault il y a quatre ou cinq ans à son émission. William Johnson, francophone !? Je trouve ça extrêmement inquiétant. Car cela signifie, soyons logiques, que les Québécois francophones qui ont l’anglais comme langue seconde... sont anglophones ! Ça marche dans les deux sens ! Si Johnson est francophone, Parizeau est anglophone ! Sauve-qui-peut !

Vous direz que je m’alarme pour pas grand chose, car au Québec la proportion d’Anglais qui parlent le français est plus élevée que la proportion de Français qui parlent l’anglais. Réveillez-vous, ça n’a rien à voir avec les proportions ! Vos statistiques ne seraient rassurantes que s’il y avait au Québec plus d’Anglais que de Français. Mais hélas ! Les Québécois dont le français est la langue maternelle sont six à sept fois plus nombreux que les Québécois de langue maternelle anglaise, ce qui veut dire qu’en chiffres absolus les seuls qui comptent vraiment ! Il y a plus de Français anglophones que d’Anglais francophones. Nous sommes perdus !

L’ inéluctable conclusion de ce terrible constat, voyons la réalité en face, c’est qu’il y a d’ores et déjà, au Québec, à l’heure où je vous parle, plus d’anglophones que de francophones ! Les femmes et les enfants d’abord ! Je ne vois qu’une seule solution : qu’aucun francophone n’apprenne plus l’anglais, que ceux qui le parlent déjà cessent de le parler. Non ! ... qu’ils le désapprennent ! Il faut lancer une campagne de débilinguisation !

Quelqu’un dans la clique des insouciants me glisse traîtreusement à l’oreille que la situation est loin d’être aussi tragique que je le prétends, et que la solution se trouve plutôt du côté des allophones, à qui il suffit d’imposer le français de la pouponnière jusqu’au CHSLD. Je réponds que les allophones ne sont pas assez nombreux pour nous sauver de l’extinction, et que même si tous parlaient français, une forte proportion d’entre eux parlent aussi l’anglais, ce qui fait d’eux des allophones-francophones-anglophones, donc des anglophones. Il faudrait non seulement leur imposer le français, mais surtout leur interdire l’anglais, ce que vous refusez d’envisager, bande de mollassons !

Si seulement il avait un peu réfléchi, Bourgault, avant de qualifier William Johnson de francophone ! Toute vérité n’est pas bonne à dire, sapristi ! C’est bien beau d’avoir l’esprit ouvert, mais il y a quand même des maudites limites ! Aux canots de sauvetage !

Aux grands mots les grands remèdes. Je téléphone immédiatement à William Johnson pour exiger de lui qu’il cesse illico de parler français, voire qu’il le désapprenne ! Et qu’il fasse circuler le mot d’ordre dans sa communauté ! Le noyautage doit cesser ! Ne parlant plus français, les Anglais montreront leur bonne foi et contribueront à la sauvegarde de notre langue.

De notre côté, ne demeurons pas inactifs. Interdisons le bilinguisme ! Le jour où les Français ne parleront plus qu’en français, les Anglais qu’en anglais, la Patrie sera sauve ! Nous devrons néanmoins demeurer vigilants ! Car des immigrants du Sri Lanka continueront de parler tamoul dans leur chambre à coucher. Il faudra surtout empêcher qu’ils se mettent à l’anglaise.