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The Métropolitain L’invitation au voyage
The Métropolitain

L’invitation au voyage

Par Louise V. Labrecque le 15 mai 2008

« Songe à la douceur, mon amie, ma sœur » !  Oh oui… J’ai la conviction d’avoir été invitée, pour reprendre les mots de Baudelaire, au voyage.  J’ai même pensé, amis lecteurs, que vous pouviez lui ressembler, et j’ai aussi souhaité en savoir plus long sur l’auteur… savoir si ce roman lui avait coûté beaucoup d’effort… J’ai dû faire moi-même un énorme effort pour me décider… parce que j’étais obsédée par mes propres interdits. 

En d’autres termes, j’ai passé plusieurs heures à circuler dans les couloirs du Festival Metropolis Bleu, à l’Hotel Delta, rue Université, et dont l’édition 2008 avait lieu du 30 avril au 4 mai.  J’ai vu des gens, beaucoup de gens, des livres partout, des détails comme un suspense, un réel qui s’affiche nu, montré du doigt, glisser à l’intérieur des livres, consentir à perdre le sens des limites, le sens des définitions affectant le beau et le laid, le vrai et le faux, au-delà des normes : le Metropolis Bleu n’était pas linéaire.  J’ai vu des gens sublimes, des regards d’allumés, même des scènes de la vie quotidienne. 

L’imaginaire est international, l’envoûtement pas du tout singulier, aucune convention littéraire ici, que l’extrême fragilité de la vie tandis que je vous livre ces notes.  Nous étions ensemble, et nous tenions, tel Atlas, le monde dans nos mains !  Et quand je dis « Je me souviens », il faut lire ces mots tout d’un trait, ce n’est surtout pas politique.  Entre deux livres, il existe des gens incroyables !  Ainsi, « Je ne pense pas au lecteur quand j’écris », me confie un écrivain tandis que j’assiste à sa présentation.  Soixante-dix auteurs participants en tout, une trentaine d’événements en français et en anglais.  Un public explosant au-delà de 15 000 personnes, qui parlent une, deux, trois, voire plusieurs autres langues.  Aussi, les contrastes forts des écrivains en péril et ceux de la webculture côtoyaient le tout nouveau festival des enfants, offert dans l’édition de cette année du Metropolis bleu.

 

Qui est qui ?

Des rencontres formidables, donc.  Étonnantes, riches, variées. Le Metropolis Bleu ouvre des horizons sans commune mesure, et c’est là précisément la beauté de l’affaire : la rencontre humaine, le visage fascinant derrière les mots.  Tous les auteurs cette année ont été invités à parler de voyages, de récits de voyage.  La question cruciale au centre de cela : « Le Québec fait-il rêver les écrivains ? ».  Les participants, venus de partout, et les festivaliers, tous, je pense, ont voyagé au cœur de cette question, une exploration haute en couleur, multilingue et diversifiée !  Moi aussi, je suis passée par là, et « j’ai vu sa face de caillou, sa face de grosse roche éternelle.  Je suivais son regard.  Je me sentais exister. »

 

Le plaisir de lire

Le plaisir de lire, amène, depuis 10 ans, des gens de partout au Metropolis Bleu.  Ce rendez-vous, dont la porte-parole cette année était Dorothée Berryman, avait quelque chose de la chaleur humaine de cette femme.  On devient un être humain, paraît-il, lorsqu’on voit les amitiés se dénouer, les proches mourir, soi-même changer irrémédiablement sans accepter la loi du temps.  En effet, n’en déplaise à tous ces faux poètes dont je tairai le nom ici : il n’y a pas d’idoles politiques d’un bord ou de l’autre, il n’y en a jamais eu, cela n’existe pas.  Il n’y a pas de « chapelle des damnés », pour reprendre les mots justes de Tony Tremblay : « Nous sommes tous un seul et même poème ». 

Oui, la culture est vivante, vibrante, généreuse.  En 2008 plus que jamais, elle n’a que faire des hégémonies, des préjugés, elle sait ressentir les choses et les êtres comme de l’intérieur, à travers ce qu’ils ont de plus intime et de plus important.  Et en plus, cette année, le génie de l’enfance m’a prise par surprise.  Le Metropolis Bleu a su créer quelque chose de très beau, dans un lieu d’échange entre enfants et adultes.  Il faudrait penser, dans une prochaine édition, à créer une passerelle plus forte entre ces deux mondes.  Le discours des enfants est elliptique, étranger, obscur ; c’est que nous avons perdu ce langage.  Et à tous les critiques je dis : laissez vivre les écrivains, la peine de mort doit être abolie là comme ailleurs.  Laissez-les écrire.  Il y a des gens, beaucoup de gens, qui ne s’en foutent pas. 

 

Ouvrir un livre

Il paraît que l’on travaille déjà à la prochaine édition du Metropolis Bleu.  Il paraît que l’auteur est déjà en train d’écrire un nouveau roman.  Il paraît que l’invitation au voyage, c’est un peu comme une invitation à l’amour.  Une jouissance en somme, qui ne perd rien pour attendre.  Il faut parfois essayer de découvrir ce que l’auteur a voulu dire, son coup de fouet.  C’est ça qui tue : on n’a rien à vivre.  En effet, « qu’est-ce que le spasme de vivre » à côté de la vie ordinaire, banale, de nos rencontres de frères et sœurs, signées de biais :  sommes-nous réellement tous des artistes frustrés ?  En somme, il y a des événements culturels de ce niveau-là, apte à faire émerger des questionnements fulgurants, de par leur nature même. 

Au-delà des mots et du livre, le Metropolis Bleu donne des ailes, tous les auteurs, toutes les histoires, les changements d’optiques narratives, chaque salle, chaque rencontre, comme autant de chapitres, et c’est international !  Âmes sensibles, surtout, ne pas s’abstenir, mais s’attendre à être inspirés. Grandement. 

Voilà. Il fallait que je vous l’écrive.