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The Métropolitain L’Islam est-il né dans un désert?
The Métropolitain

L’Islam est-il né dans un désert?

Par Louise V. Labrecque le 9 septembre 2010

Dans cinq ou huit langues différentes,  en fouillant bien, des savants ont trouvés des textes arabiques, qui n’ont aucune parenté avec l’arabe qu’on connait. Le défi, pour quiconque s’intéresse à l’avant-Islam, c’est de trouver des sources. Il faut donc, bien souvent, se tourner vers  la tradition orale et de la poésie archaïque, recueillis par les premiers savants arabo-musulmans (des milliers de textes antiques), souvent gravés sur pierre ou métal, espèces de graffitis  incisés par des passants sur les roches, le long des chemins et autres documents d’archives écrits sur des bouts de bois,  en alphabet cursif. En effet, cette diversité précède la conversion à l’Islam et porte le nom de Jâhiliyya ou « Age de l’ignorance »; en ce temps-là, la Mecque était une petite bourgade aux ressources limitées où la faim et la survie était lot quotidien de la population. Parce qu’elle n’a jamais été réellement conquise, l’Arabie n’est mentionnée qu’incidemment dans les sources orientales (annales  syriennes et la Bible).

Toutefois,  il fut un temps où l’Arabie était heureuse, du moins au sud-ouest de la péninsule où le commerce des parfums et des aromates était luxuriant. Même l’Arabie désertique comptait quelques principautés opulentes grâce aux revenus du commerce à longue distance. Plus tard, une conquête a rendu possible l’unification du Yémen par le royaume de Himyar, lequel sera achevé à la fin du III ième siècle. Il s’agit d’une unification politique et linguistique. Mais aussi religieuse. Les rois font alors le choix de rejeter le polythéisme et apporte leur soutien au judaïsme. Ainsi, en 380, le rejet du polythéisme deviens la politique officielle du royaume. Évidemment cela n’implique pas la disparition totale du polythéisme, mais néanmoins son exclusion de la sphère publique. Discrètement, toutefois, des cultes païens subsistent, un peu partout, dans le secret des milieux dirigeants. Plus tard, en 522, après une révolte des rois, notamment le roi Yûsuf,  une série de massacre a lieu, jusqu’à sa mort en 525. Ensuite, le pays est christianisé et les juifs sont donc systématiquement persécutés, les églises sont en érection permanente et  une hiérarchie ecclésiastique s’installe, sans aucune subtilité. Nous sommes maintenant sous le règne d’Abraha (535-565), et un nouveau régime se mets en tête de reconquérir l’Arabie. Ce règne s’achève dans le désastre le plus complet. 

En effet, d’après la tradition orale arabe, on raconte qu’Abraha avait placé à la tête de son armée un éléphant et que celui-ci refusa d’avancer le jour J, tant et si bien que tous les hommes de l’armée furent décimés par des projectiles lâchés par des oiseaux.  Cet échec est un repère chronologique important dans la sourate, on en parle simplement en ces termes : « l’éléphant » ; et s’il est difficile voire impossible d’en obtenir des détails, il semble qu’historiquement, la victoire des Quraysh (qui dominent la Mecque et dont est issu Mahomet) sur Abraha est immense, et de là, la petite tribu des Quraysh acquièrent un prestige inattendu : ils sont désormais appelés « le peuple de Dieu » (Ahl Allâh), et font l’objet d’une vénération générale. Dans les faits, de manière rationnelle, il est fort possible que l’armée d’Abraha fut décimée par une épidémie. Quoi qu’il en soit, le basculement se fait au profit des Quraysh qui, contrairement à ce que l’on pourrait s’attendre, ne se lancent pas dans les conquêtes, mais plutôt s’associent  à des entreprises commerciales, cherchent à créer des alliances, des pactes de sécurité, afin de permettre, notamment, la libre circulation de la diversité, par des associations avec la Kaaba. De là, nous avons l’amorce d’une communauté qui dépasse les clivages tribaux. Ainsi débute l’affirmation de l’identité arabe, soit la conscience très –trop?- forte d’appartenir à un même ensemble ethnique. Même au fin fond de l’Arabie désertique, cette « identité » émerge tranquillement. Ainsi, le terme « arabe » est attesté (milieu du IX siècle), et il désigne un mode de vie, plutôt qu’un peuple. En effet, nomade, la population vit de l’élevage dans le désert et les steppes.  

Plus tard, un souverain roi du désert de Syrie : Imru al-Qays se proclame : « roi de tous les arabes ». Il faudra longtemps avant que les arabes eux-mêmes se revendiquent du nom d’arabe. Tant et si bien que des sources grecques et latines délaissent le terme arabe pour celui de « Saracènes ». Quoi qu’il en soit, l’identité arabe commence à s’affirmer et se fonde essentiellement sur sa langue et sa culture. Il en faudra du temps… ainsi on remarquera dans le Coran que le terme « arabe » qualifie un parler ou un document, un alphabet, mais non un groupe ethnique. Fait intéressant : l’identité arabe émerge principalement grâce à l’élaboration d’une langue poétique, commune à toutes les tribus. Son origine n’est pas encore connue, mais il possible qu’il faille la chercher au Yémen, où déjà trois poèmes ont été trouvés, datés entre 100 et 330 après J.C.  En tous les cas, une chose demeure certaine : l’identité arabe se fonde sur une entreprise singulière, originale, et elle a débuté à la veille de l’Islam : la généalogie, soit la construction d’un arbre unique englobant les généalogies particulières, mais surtout dans un premier temps les nobles et les rois, dans une légitimité de l’ancienneté de leur lignage; bref une image fidèle d’eux-mêmes afin de concevoir le canevas de l’ensemble de  la nation.  

Plusieurs contributions ont été faites, par de nombreux savants et intellectuels de l’époque pour aboutir à 3500 noms, se qui fixe définitivement les contours de la nation et de l’identité arabe. Cet arbre généalogique allégorique mets surtout en lumière les luttes importantes et les coalitions pour le pouvoir aux premiers siècles de l’Islam, et il n’est pas rare qu’elles soient encore évoquées de nos jours, en Arabie et au Proche-Orient.  Les réseaux commerciaux complexes développés par les Mecquois après leur victoire sur Abraha, conduit un savant belge : Henri Lammens, au début du XXième siècle, à qualifier, dans un élan d’optimisme, la cité de « république marchande ». Nous sommes à la veille de l’Islam et cette présentation a été critiquée notamment par Patricia Crone : « la Mecque était au contraire très modeste ». Quoi qu’il en soit, c’est aussi la période des calamités naturelles : tremblements de terre et compagnies; difficile de savoir exactement le pourquoi du comment. 

De nos jours, il sera intéressant (je vous en parlerai dans un prochain article), de s’intéresser au pétrole (l’or noir), qui a jaillit pour la première fois en 1932.