Quand cinq députés fédéraux, les chefs du PQ et du Bloc québécois et un nombre de plus en plus important de députés provinciaux condamnent vos manifestations hebdomadaires comme étant « … totalement inacceptables dans une société démocratique» vous pourriez envisager de plier les banderoles et de rentrer à la maison. En date du samedi passé, ce semble être ce qui s'est avéré car les militants de PAJU (Palestiniens et Juifs unis) ne se sont pas présentés alors que presque 20 personnes se sont réunis devant Le Marcheur, le magasin de chaussures de la rue St-Denis de Yves Archambault, pour démontrer leur soutien au droit de l'homme d'affaires de la rue St-Denis de gérer sa propre entreprise et ont repris la rue. Une victoire après presque treize semaines. Les partisans du magasin avaient repris la rue et les boycotteurs de gauche et pro-Palestiniens n’étaient pas présents. Une victoire pour la liberté du commerce et le droit d'être laissé en paix.
« C'est une question de principe », a dit Normand Guay pendant qu'il quittait le magasin avec sa nouvelle paire de chaussures. « Ce type a le droit de gérer sa propre entreprise sans qu’on lui dise ce qu'il devrait ou ne devrait pas faire. »
Après le gros titre du dimanche précédent quand Le Journal de Montréal a publié une photo en première page montrant la députée de NDG Marlene Jennings essayant une paire de chaussures dans le magasin d'Archambault, un nombre de plus en plus important de députés fédéraux et provinciaux et de personnalités assorties des médias utilisent la manif sur St-Denis comme une occasion fait sur mesure pour démontrer leur soutien au milieu des affaires infortuné de la ville. Indépendamment du samedi quand Jennings et le député libéral fédéral de Westmount Marc Garneau sont venus pour acheter quelques chaussures, plusieurs informations rapportent que Benoît Dutrizac, l’animateur populaire de radio de Montréal, est venu au magasin afin de s'acheter une paire de chaussures de même que l’ancien ministre de la justice et député fédéral de Mont-Royal Irwin Cotler. Après que le député conservateur Steven Blaney a condamné le boycott comme du « … terrorisme économique », le chef du Bloc québécois Gilles Duceppe a suivi avec sa propre lettre dans laquelle il a dit que le boycott (avec une autre série récente d'incidents antisémitiques) n'a aucune place dans la société ouverte et démocratique du Québec. Dans une lettre adressée à Adam Atlas, le président du Congrès juif québécois, Duceppe mentionne que le boycott est « … totalement inacceptable dans une société démocratique », et s’est assuré qu'une copie soit envoyée à Archambault.
PAJU avait également fait face à l'embarras dans une manifestation récente quand un manifestant de PAJU - devant les leaders de la coalition anti-boycott Éric Duhaim, Beryl Wajsman et David Ouellette - a commencé à crier des insultes racistes à Tshibain Tshibungu, un nouveau immigré au Canada originaire du Congo.
« Que fais-tu ici ? », a-t-il crié. « Ta peau n'est même pas blanche comme la mienne. »
« Qu’est-ce que la couleur de ma peau à avoir avec le droit de cet homme [Archambault] de gérer son entreprise sans que des gens lui disent quoi faire? », a demandé Tshibungu.
Après quatre mois de manifestations intermittentes, Archambault perd rapidement la patience avec le théâtre de rue devant son magasin. Bien qu'il soit reconnaissant de tout l'appui qu'il a reçu au cours des dernières semaines, il a dit au The Metropolitain qu’il n’arrive pas encore à comprendre pourquoi ils [les militants de PAJU] considèrent son magasin un endroit approprié pour une discussion au sujet de la politique du Moyen-Orient
« Peut importe ce qui arrive, » a dit Archambault, « … je ne laisserai toujours pas quiconque me dire ce que je peux ou ne peux pas vendre dans mon magasin. »
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