À priori, lorsqu’on voit les peuples arabes se soulever contre leurs dictateurs, on ne peut que s’en réjouir. Toutefois, à bien y penser, l’on se demande si cela permettra pour autant la mise en place d’une démocratie à l’occidentale ou tout simplement l’implantation d’une autre sorte de dictature masquée, quelle soit religieuse ou laïque pro-occidentale.
Effet domino? Pas vraiment!
L’effet domino dont les analystes occidentaux ont parlé ne peut être réellement pris comme modèle et appliqué sur l’ensemble des pays arabes car il existe des variables qui font en sorte que le changement prone officiellement par l’Occident et les souhaits d’établissement de démocratie à travers les pays arabes ne peut être réellement applicable à tous les pays et certainement pas de la même façon que nos démocraties.
En effet, à bien analyser ces variables, l’on se rend rapidement compte que lesdites révoltes populaires sont loin d’être des révolutions comme l’on a connues dans le passé dans de nombreux pays. D’ailleurs, cela est visible du fait que les pseudo-révolutionnaires arabes n’ont en réalité aucun projet politique concret à part peut-être la volonté de changer le statu quo misérable dans lequel ils vivaient jusqu’aujourd’hui. Cependant, et à défaut de révolutions civiles ou coup d’État militaires, la variable islamiste semble être la seule organisée et ayant un agenda politique bien déterminé, mais probablement pas de projet sociétal en bonne et due forme.
L’absence de projet de société et l’alternative
L’absence de tels projets de société à travers l’ensemble des pays arabes est principalement dû au fait qu’aucun de ces peuples ne rêvait pouvoir un jour détrôner leurs chefs alors qu’ils bénéficiaient de l’appui de l’Occident. D’ailleurs, ces chefs pour la plupart déchus aujourd’hui, étaient les alliés inconditionnels des États-Unis et de l’Europe de l’Ouest. Ce qui pour eux représentait une sorte de garantie que nul peuple les détrônerait tant et aussi longtemps qu’ils partageaient la politique américaines notamment dans la région. Or, la révolte tunisienne était le déclencheur d’un mouvement de frustration qui se voulait innovateur mais en grande partie copié de la révolution du Cèdre au Liban, elle-même inspirée de l’ukrainienne, qui a poussé l’armée d’occupation syrienne à quitter le Liban après un peu plus de trente ans d’occupation.
La variable des « Frères Musulmans »
La révolte tunisienne a non seulement créé un précédant dans le monde musulman, mais a également donné un nouveau souffle aux islamistes mais surtout un espoir aux Frères Musulmans qui cherchaient depuis longtemps à travers le monde arabe d’identifier et de trouver une faille dans les systèmes politiques existants jusqu’à lors dans la région pour gagner du terrain et prendre le pouvoir par les moyens du bord, grâce aux pseudo-libertés accordées ou les pseudo-démocraties permises par les dictateurs en place. Tel fut le cas par exemple en Égypte où les Frères Musulmans gagnaient à chaque fois un peu plus de terrain au Parlement et principalement dans les rues affamées d’Égypte face à un gouvernement de plus en plus corrompu concentrant les richesses dans les mains de ses proches. Par ailleurs, pour certains intellectuels égyptiens, le gouvernement de Moubarak est accusé d’avoir créé la zizanie entre Musulmans et Chrétiens coptes. Ces derniers furent sujets à des attentats qui auraient été orchestrés par les services secrets égyptiens pour satisfaire en quelques sortes les demandes d’un Islam pur et dur afin de le calmer face au pouvoir, mais surtout pour envoyer un message à l’Occident que l’islamisme ne pouvait être toléré en Égypte à cause justement des attentats commis contre les Coptes, ce qui justifierait la répression du régime contre les Frères Musulmans. Bien que cette vision des choses semble un peu poussée à l’extrême, il n’en demeure pas moins que le régime de Moubarak jouait les uns contre les autres pour se maintenir au pouvoir.
Les mouvements populaires en Tunisie et en Égypte bien qu’ils aient été largement le fruit de jeunes sans aucun agenda politique prédéterminé, et où les technologies nouvelles et les sites sociaux ont servi de tremplin pour faire parvenir le message de ces jeunes à l’Occident et au monde entier, ont tout de même quelque chose d’autre en commun. En effet, à bien analyser le gain qui sera remporté dans les mois à venir, force est de constater que si aucun projet de société vital n’est présenté par la jeune génération qui a été la tête de lance dans ces mouvements, seuls les Islamistes, dont les Frères Musulmans auraient alors quelque chose de concret à présenter aux peuples desdits pays. Or, que ce soit l’Occident en général ou les États-Unis en particulier, nul n’est enthousiaste à l’idée qu’une telle possibilité devienne réalité d’autant plus que cela voudrait dire que leurs intérêts dans la région du Moyen-Orient seront menacés et leur allié stratégique, Israël, en danger.
La politique d’endiguement en attendant l’alternative
Ainsi, et dans un effort pour la mise en place d’une politique d’endiguement pour contenir les soulèvements des populations arabes contre leurs régimes, l’Administration américaine semble renouer avec sa realpolitik éternelle. C’est celle de la stratégie des « petits pas » de l’ancien Secrétaire d’État Henry Kissinger, accompagnant ainsi les soulèvements arabes par une sorte ’attention particulière en délaissant les alliés d’hier, ces mêmes regimes aujourd’hui mis au banc des accusés par les leurs. Pas étonnant alors de voir les Ben Ali et les Moubarak écopés et leurs fortunes et avoirs à travers le monde gelés voire remis aux autorités de leurs pays en bon geste d’appui officiel à la décision de leur peuple… Un rachat des politiques anciennes pour avoir appuyé les dictatures déchues et contribué ainsi à l’écrasement des peuples arabes.
L’erreur américaine : La non homogénéité des peuples arabes!
Ce que l’Administration américaine semble ne pas prendre en consideration dans son analyse de la région demeure cette variable très importante de la non homogénéité de la réalité de chacun des pays arabes, ni la constitution desdits peuples ou tribus qui constituaient à date une sorte de pays grâce à une forme de pacte intertribal. Ce qui est peut être commun à la Tunisie et l’Égypte, n’est pas nécessairement applicable pour les autres pays actuellement en ébullition. Tel est le cas de la Lybie, du Yémen, du Bahreïn, et de la Syrie.
La Libye
C’est un peu tragicomique, de voir un dictateur comme le Colonel Mouammar Kadhafi, s’accrocher au pouvoir alors qu’il est responsable des attentats antioccidentaux puis « pardonné » de ses actes de barbarie par une sorte d’un tour de passe-passe diplomatique contre du pétrole, mais également contre la libération de certains otages occidentaux condamnés en Lybie pour avoir utilisé du sang contaminé!
Le problème qui semble se poser aux décideurs occidentaux, c’est de trouver la relève audit régime. Malheureusement le choix est minime voire inexistant. Encore une fois, ce sont les Islamistes qui mènent le jeu de l’opposition libyenne alors que sans une réelle force politique opposée avec des programmes claires, l’Administration américaine ainsi que l’ensemble des pays européens semblent maintenant hésiter à vouloir faire tomber le regime sans assurer qu’une relève au pouvoir puisse remplir les conditions d’éligibilité lui permettant de bénéficier du support tous azimuts des forces de l’OTAN avec bien entendu la bénédiction américano-européenne. Kadhafi l’excentrique le sait et en abuse en s’accrochant au pouvoir créant du fait même une position alternative à son propre régime. En d’autres termes, Kadhafi sait bien que l’Occident ne peut pas prendre le risque de voir les puits de pétrole tomber dans les mains de l’Opposition musulmane désorganisée et où la rhétorique anti-américaine règne en maître. Alors, il lance ses sbires pour démontrer aux tribus libyennes qu’il est le maître du terrain et mine également les puits pour adresser un message à l’Occident qu’ils ont tout à perdre advenant une tentative de l’éliminer par la force. Sa stratégie semble fonctionner pour l’instant dans la mesure où l’Occident s’est rendu compte qu’une « irakisation » de la situation en Libye ne pourra que rendre les choses plus difficiles et faire envoler plus les prix du pétrole.
Pour l’heure, le mot d’ordre semble celui de contenir également la situation à l’intérieur du territoire libyen tout en étudiant de près les acteurs qui se préparent pour la relève de l’excentrique Kadhafi. D’ailleurs, selon certaines sources, des agents de la CIA seraient sur le terrain avec les opposants en train de les entraîner en vu d’un assaut final contre les forces du Colonel Kadhafi, mais qui, en réalité, seraient en train d’évaluer la stabilité des éléments de l’Opposition et leur « loyauté » envers les États-Unis advenant une victoire contre Kadhafi.
Également selon d’autres sources, il semblerait que l’Europe et la Grande Bretagne en particulier n’est pas tellement enthousiaste à voir le regime tomber aux mains d’une opposition islamiste. Alors, on laisse les Libyen se battre entre eux sans pour autant permettre ni à Kadhafi ni même à l’opposition de gagner du terrain d’une façon considérable menant à la fin du règne du Colonel Kadhafi. D’ailleurs, il semblerait que les armes de pointes ne sont pas « distribuées » aux forces de l’opposition car l’Occident a peur de se retrouver avec de nouveaux Talibans une fois le règne de Kadhafi tombé. Ce qui explique en partie, selon ces mêmes sources, la stabilité de l’instabilité et des combats entre les parties antagonistes et les bombardements limités des forces de l’OTAN sur des cibles symboliques du régime. Toutefois, et à la différence de ce qui se passe en Égypte, en Tunisie et en Syrie, les islamistes ici ne sont pas de la même « famille » des Frères musulmans, mais un ensemble de groupes hétérogène ayant l’Islam comme vision mais des agendas souvent différente. S’ajoutent à eux les affairistes et opportunistes libyens qui voient dans la disparition de Kadhafi une occasion en or pour eux pour le remplacer à la tête du pays et se soumettre au plus offrant des pays de l’Occident.
Le Yémen
Comme Kadhafi, Ali Abdallah Saleh, fait miroiter le danger de la presence des membres d’Al Qaïda pour dire aux Américains, pourtant ses alliés, que le délaisser, équivaudrait à la mise à mort non seulement de la presence américaine dans la région au profit des Salafistes et des intégristes membres d’Al Qaïda, mais également la fin à court terme des régimes des monarchies du Golfe avoisinants. Ce qui serait une catastrophe pour l’économie mondiale et notamment américaine qui exporte desdits pays le pétrole…
Ainsi, le mot d’ordre devient alors comment changer le gouvernement ou le régime au Yémen sans pour autant changer la présence américaine dans ce pays. Une équation qui est des plus difficiles face à l’opinion mondiale qui applaudit le soulèvement des peuples arabes à la recherche d’une liberté opprimée par leurs dictateurs. Or, le problème principal au Yémen ressemble à celui en Libye mais diffère de celui de l’Égypte et de la Tunisie où une sorte d’homogénéité entre les composantes de la société égyptienne existe alors que cela est inconnu en Libye et au Yémen où le pays est principalement constitué de tribus différentes.
La solution pour le Yémen devient alors celle de lui trouver une sortie honorable et une garantie qu’il ne sera pas persécuté comme les presidents tunisiens et égyptiens. Ce qui est presque fait sous le patronage justement des pays du Golfe, car ces pays monarchies avoisinantes ne veulent surtout pas d’une Qaïda proche de leurs frontières… Or, la dernière attaque dont fut victime le président yéménite relance la course pour la mainmise sur le Yémen par aussi bien les sbires d’Al-Qaïda que par les proches et opposants tribaux du président Saleh. Pour l’instant il semblerait que la sortie d’un tel problème serait la santé de ce dernier après les blessures écopées lors d’un bombardement qui l’a ciblé directement. Ainsi, et si Ali Abdallah Saleh est gardé en Arabie Saoudite, et que des pourparlers avec l’opposition sous l’égide des pays du Golfe et / ou l’Occident arrivent à un consensus, nous verrions dans les semaines à venir la destitution de Saleh de son poste de Président et la prise du pouvoir par un gouvernement transitoire qui promettrait des changements et une meilleure distribution du pouvoir avec l’opposition… À suivre!
Le Bahreïn
À la différence des autres pays, la problématique au Bahreïn est plus d’ordre géopolitique que celle reliée aux libertés des individus.
En effet, la majorité de la population de ce mini pays du Golfe à la frontière saoudienne est composée de musulmans chiites. Ces derniers avaient été naturalisés il y a quelques dizaines d’années par le régime en place qui cherchait à augmenter sa population. Les chiites principalement de descendance iranienne s’étaient alors intégrés dans la société musulmane sunnite mais n’avait pas droit au chapitre du pouvoir. Le Bahreïn connu pour son ouverture avait besoin de main d’œuvre et c’est dans cette population et d’autres de la région toutes confessions confondues qu’il l’avait trouvée. Chrétiens, musulmans pouvaient pratiquer leur religieux dans leurs lieux de cultes respectifs sans aucun problème.
La révolte en Tunisie avait donné une occasion au régime de Téhéran de s’approcher de son rival d’antan l’Arabie Saoudite pour l’affaiblir sur la scène régional. Or, le fait de soulever les Chiites contre la monarchie sunnite était suffisant pour pousser le voisin saoudien à lancer ses tanks au-delà de la frontière avec le Bahreïn pour venir à la rescousse d’un « pays frère » alors qu’en réalité, il s’agit d’un bras de fer contre l’Iran par sociétés interposées.
La Syrie
Comme la Tunisie et l’Égypte, la Syrie est aux prises avec les Frères musulmans. Ces derniers avaient été écrasés par le sang par le feu Hafez Al-Assad, père de l’actuel président avec la bénédiction de l’Oncle Sam qui avait tourné l’œil en échange de la mainmise sur les forces palestiniennes alors très actives contre Israël à partir du Sud Liban. Ce que Assad avait garanti jusqu’à sa mort faisant de lui et paradoxalement l’allié le plus sûr de Washington et indirectement de Tel Aviv.
Aujourd’hui, voyant la révolte populaire dans les pays arabes, et le success remporté dans les sociétés similaires, en l’occurrence l’Égypte et la Tunisie, les Frères Musulmans se lancent à l’assaut du régime alaouite d’Assad dans l’espoir de le faire tombé. En arrière scène, la Syrie pointe du doigt les Sunnites du monde arabes, mais particulièrement du Liban en la personne de Saad Hariri, le fils de l’ancien premier ministre du Liban assassiné et dont la Syrie serait le commanditaire de son assassinat.
Ainsi la problématique syrienne, de loin la plus importante et la plus dangereuse pour l’ensemble de la région, prend un tournant tragique chaque jour un peu plus sur un fond de branle-bas de combat entre Chiites et Sunnites. En effet, la composition de la société syrienne est majoritairement sunnite, avec une minorité chrétienne et une autre alaouite avec une infime partie druze et chiite. Le régime alaouite syrien ne représente qu’à peine cinq pour cent de la population syrienne mais avec la particularité qu’il a l’appui des autres minorités, malgré elles, et notamment chrétienne, pour des raisons de protection évidente et ce, malgré la répression dont elles sont sujettes. D’ailleurs, faute de pouvoir faire de la politique, elles se contentent des activités économiques et commerciales et sont les premières victimes de tout soulèvement musulman dans la région.
Suite à la sortie humiliante de 2005 du Liban après une occupation de presque trente ans, le régime fut officiellement pointé du doigt par le fils de Hariri comme étant le commanditaire principal de l’assassinat de son père. Or, faute d’alternative dans la région et pour éviter un nouveau front sur la frontière irakienne et un désordre en Jordanie, les Américains en particulier ne voulaient pas voir leur allié de circonstance de toujours, le régime Assad, tomber dans les mains des Islamistes. Car advenant un tel cas, et à part le fait que les Chrétiens seraient les premiers à être massacres comme c’est le cas en Irak et en Égypte, l’Irak insurrectionnel trouverait un nouveau souffle à travers une Syrie des Frères musulmans qui contribueraient au Jihad anti occidental ou du moins faciliteraient la logistique pour les insurgés alors que le régime actuel, jouait d’eux de la même manière qu’il avait toujours joué de ses alliés au Liban pour avancer ses négociations avec les américains et indirectement Israéliens.
Par ailleurs, le fait que la Syrie soit l’allié de l’Iran de ce que l’ex Président Georges Bush avait qualifié de « L’Axe du Mal », est en soi indicateur des enjeux aujourd’hui. D’ailleurs, dans la localité de Deraa où les clashes les plus meurtriers ont eu lieu entre la population syrienne sunnite et l’armée et les services secrets syriens, des chiites d’Iran et du Liban avaient été arrêtés par les habitants de ladite localité, ce qui a fait dire à de nombreux commentateurs sunnites au Liban que le régime syrien utilise les mercenaires du Hezbollah et d’Iran pour mater sa proper population car la majorité de la population syrienne est sunnite et contre la politique et les agissement du régime.
Actuellement, le nombre des victimes monte au quotidien alors que l’Occident se contente de prononcer de souhaits et de condamner verbalement la violence.
Peut-il faire autrement?
Cette question fait actuellement le tour des chancelleries occidentals mais encore aucune réponse n’est disponible car nul n’ignore l’importance de la variable syrienne. Sur la frontière israélienne, ce pays représente l’ultime protection de l’État hébreu par sa realpolitik au grand damne de ses voisins libanais et irakiens. En effet, la stabilité que le régime Assad, père et fils, a assuré pour Israël est incontestable et appréciée aussi bien par l’Administration américaine qu’Israélienne, malgré les multiples mini-guerres dont celle du Liban en 1980-1982 et celle de 2000 puis celle de 2006 à travers le Hezbollah. La réalité est que la zone de guerre était bien localisée et concentrée au Sud Liban. Même la zone syrienne des hauteurs du Golan est demeurée calme depuis leur chute durant la Guerre des Six Jours en 1967.
Ainsi, à défaut de trouver une alternative viable pour le régime actuel, le monde libre se contente de regarder les peuples se massacrer par leur dictateur. Certains analystes parlent de la mise à exécution d’un ancien schéma d’une nouvelle carte de la région du Moyen-Orient défendue par Henry Kissinger alors Secrétaire d’État américaine. Cette nouvelle carte répartirait l’ensemble des pays arabes en des minis États confessionnels et conflictuels. Tel fut l’idée en 1975 quand les Palestiniens avaient cherchaient à remplacer les Chrétiens du Liban pour éviter un retour en Israël. Tel est actuellement la situation en Irak, où les Chrétiens cherchent à quitter et émigrer vers d’autres pays, notamment ici même au Canada. Tel est actuellement le cas avec les Coptes d’Égypte dont l’avenir ne semble pas non plus reluisant et où les attentats contre eux se multiplient sous silence médiatique. Tel sera sans doute le cas en Syrie à la veille de l’effondrement du régime actuel. Tel fut pour un bout de temps le cas au Liban, avec comme différence majeure, l’élection récente à la tête du Patriarcat libanais d’un Patriarche qui a du charisme et qui a réussi à date à colmater les différends entre leader chrétiens, donnant du coup un souffle nouveau et fort aux Chrétiens. Mais le Liban a toujours été différent des autres pays arabes de part le rôle des Chrétiens dans la naissance et la défense de l’indépendance du Liban et du fait que le Liban est une démocratie parlementaire.
Ce qui se passe actuellement à travers le monde arabe ne peut qu’être annonciateur d’un changement majeur pour l’ensemble de la région. Le grand défi pour l’Occident sera de comprendre les revendications des peuples et de les aider à se bâtir une démocratie à leur rythme et non une semblable à celle que nous avons ici en Occident. À défaut, les jeunes pourtant ouverts aux nouvelles technologies occidentales, et donc à la culture occidentale, pourraient finir par basculer du côté de l’intégrisme qui leur offrira une sortie avec dignité le tout présenté sous la forme d’un projet différent de celui que les dictateurs leur assuraient. Dans une telle hypothèse, les plus modérés d’entre-eux seront persécutés ou trouveront exile en Occident alors que les autres utiliseront cette technologie occidentale contre l’Occident pour les avoir abandonné…
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