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Le poids du mépris - The Métropolitain

Le poids du mépris

Par Bernard Amyot le 30 octobre 2008

Dans La Presse du 19 octobre dernier, le « chroniqueur » Patrick Lagacé a su décocher tout son fiel dans une charge tout à fait gratuite et sans fondement  contre Stéphane Dion, et cela au moment où celui-ci était plus blessé et vulnérable que jamais auparavant, soit à la toute veille de l’annonce de sa démission comme chef du parti libéral du Canada. 

Lagacé, qui n’est ni journaliste ni analyste, s’arroge tout de même le droit de faire la morale à tout le monde, sans toutefois qu’il daigne s’imposer à lui-même, d’une manière mesurée et rationnelle, la rigueur nécessaire au débat d’idées.   Couvert de son titre de « chroniqueur » d’un important journal quotidien, Lagacé s’offre donc le loisir de livrer des jugements qui lui sont purement personnels, sachant qu’il jouit pour ce faire d’une complète impunité : il n’a en effet aucun compte à rendre à qui que ce soit, puisque personne n’exige de lui que ses propos s’élèvent plus haut que les clichés les plus éculés.

Qu’importe au fond le moment choisi par Lagacé pour cracher son venin sur Stéphane Dion à grands coups d’attaques purement personnelles.  Ce qui est le plus consternant dans son propos, c’est plutôt le reproche totalement injustifié et injuste qu’il fait à M. Dion en l’accusant de « mépris » envers les Québécois.   En effet, Lagacé a choisi de « révéler » sa haine de l’homme en prétendant que « tous » le détestaient à cause de sa « mesquinerie » et de sa « condescendance » pour avoir « imposé » sa Loi sur la clarté aux Québécois.

Or, on ne trouve dans le propos de Lagacé aucun argument, aucune idée, ni la moindre once de plaidoyer qui pourrait être susceptible de soutenir un  jugement aussi gratuit.   On peut certes deviner que les arguments avancés par M. Dion en 2000 aient profondément déplu au « chroniqueur » Lagacé, mais nous restons stupéfaits devant le silence absolu de ce dernier sur les raisons qui pourraient militer à l’appui de son évidente frustration.  Serait-ce que Stéphane Dion aurait, lui, gagné le débat des idées ?

 

En effet,  M. Dion a toujours choisi d’élever le débat au niveau des idées, jamais au niveau des personnalités.  Je mets d’ailleurs M. Lagacé au défi de relever un seul exemple contraire.  On sait qu’il n’y parviendra jamais.  Ce sont les adversaires de la clarté, c’est-à-dire les ténors indépendantistes (avec leur orchestre constitué de « journalistes » comme Patrick Lagacé) qui, à défaut de pouvoir combattre les idées des Stéphane Dion dans le cadre d’un débat civilisé et rationnel, ont plutôt choisi de diaboliser l’individu.   Et ils ne s’en sont certes pas privés, puisque chacun sait que l’ostracisme permet de détruire l’individu qui tient un discours qu’on ne peut réfuter… sans avoir à réfuter ses idées.   En somme, dites qu’un chien a la rage … et vous savez la suite.  Ceci dit, Galilée a été condamné… mais pourtant, elle tourne !

Mais revenons aux idées qui rebutent tellement M. Lagacé.   La Loi sur la clarté référendaire reconnaît nommément la possibilité pour les Québécois de faire sécession.   Allez demander aux Français et aux Américains ce que leur Constitution prévoit à ce sujet : leur république est juridiquement « une et indivisible ».  Alors, on peut dire à M. Lagacé qu’en fait d’ « oppression antidémocratique », on repassera…

De plus, la Loi de Stéphane Dion reprend l’essentiel des conclusions énoncées par la Cour suprême du Canada dans son Renvoi sur la sécession de 1998, à savoir notamment qu’une déclaration unilatérale d’indépendance est illégale dans un état de droit comme le Canada, qui est doté d’une Constitution qui prévoit déjà la possibilité d’être amendée dans certaines conditions.   De même, il est tout à fait légitime d’exiger une réponse par une majorité claire de Québécois à une question claire comme condition sine qua non à la négociation à tenir avant de démanteler un pays. 

Même René Lévesque, dans son célèbre Option Québec de 1968, texte fondateur du Mouvement Souveraineté-Association puis du Parti Québécois, a nommément reconnu (à la page 47) l’importance, avant de pouvoir réaliser son projet, d’obtenir et d’atteindre une adhésion sans équivoque en faveur de la thèse indépendantiste :

« Notre hypothèse ne se réalise que dans le moyen terme qu’on a le   temps de voir venir et de préparer.  Au moment où une nette majorité sera apparue, aura pesé et voulu la direction nouvelle du Québec, et aura à sa tête un gouvernement qui l’incarnera parfaitement là-dessus » (souligné par nous).

En dépit des innombrables efforts déployés au Québec par les tenants de la pensée unique pour provoquer un ressac contre la Loi sur la clarté en criant à l’« humiliation » et à l’« atteinte aux droits démocratiques », les Québécois en général n’ont jamais suivi le mot d’ordre qui leur était lancé.  L’élection fédérale du 27 novembre 2000 a d’ailleurs confirmé ce fait alors que les Québécois avaient donné la pluralité de leurs voix et 36 députés au parti libéral du Canada, alors dirigé par Jean Chrétien.  Le départ précipité de Lucien Bouchard, incapable de son propre aveu d’attiser une telle indignation (et au milieu d’un concert cacophonique d’intolérance de la part de certains leaders influents du mouvement indépendantiste), en fut une preuve additionnelle.

N’en déplaise à Patrick Lagacé, non seulement les Québécois trouvent-ils tout à fait raisonnable l’impératif de clarté en ces matières, mais, surtout, ils respectent l’autorité indéniable de la Cour suprême du Canada, organe ultime de l’expression de la primauté du droit dans un pays démocratique comme le nôtre. 

De plus, contrairement aux prétentions de certains « chroniqueurs » plus démagogues qu’autre chose, les Québécois savent aussi pertinemment qu’ils sont loin, vraiment très loin, de constituer un peuple « opprimé ».

N.B. : La Presse a refusé de publier une première version, plus courte, de ce texte. 

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