« Plus le mensonge est gros, plus il passe »

S. Ambler, B. Babin, Richard Bastien, Pierre Balloffet, Germain Belzile,  Marcel F. Blais, Claude-Marc Bourget, Jean-Charles Chebat, Maurice G. Dantec, Jean-Marie Gélinas, Patrick Imbert, Michael Laughery, Michèle Monette, Jacques Picard, Jean Renaud.

Les signataires du présent article veulent faire savoir aux dirigeants de Radio-Canada leur indignation.  Celle des citoyens trompés et à qui est dénié le droit vital à l’information mise dans son contexte.  Les reportages de Radio-Canada sur les représailles contre les tirs de mortier, de roquettes Kassam et Grad, qui ont terrorisé jusqu’à un demi-million de civils israéliens pendant huit ans nuit et jour à raison de trois alertes quotidiennes, sont indignes d’une société d’État dans un pays libre et démocratique.

Radio-Canada nous a menti et trompé.

Mensonge

Menti.  D’abord sur le nombre de victimes palestiniennes : 1300.  Ce chiffre a été répété à l’envi, comme une évidence, comme une réalité.  Sans vérification.  Un journaliste italien, Lorenzo Cremonesi du grand quotidien italien Corriere della sera (23-01-2009), a fait un rapport basé sur des visites dans les hôpitaux de Gaza et sur des interviews avec des familles de blessés.  Le nombre de morts ne dépasse pas cinq à six cent, selon un médecin palestinien du plus grand hôpital de Gaza.  

Le journaliste italien rapporte que « beaucoup de lits sont libres à l’hôpital européen de Rafah, celui qui devrait être le plus impliqué dans la prise en charge des victimes de la “guerre des tunnels” israélienne.  On peut dire la même chose dans le cas de l’hôpital Nasser de Khan Yunis. Quant à l’hôpital privé Al-Amal, seulement 5 lits sur les 150 disponibles sont occupés. » Ces chiffres sont confirmés par les journalistes locaux. « Pourquoi gonfler les chiffres? », disent-ils.  Le mensonge pourrait exploser dans la face du Hamas, comme les chiffres aberrants qui ont circulé après l’opération à Djénine : 1500 morts selon la propagande palestinienne contre 54, dont 45 terroristes, selon une enquête indépendante.  

À la lumière de ces faits, pourquoi Radio-Canada se fait-il l’écho de faux bilans ?  Pourquoi Radio-Canada accorde-t-il autant d’importance à des sources si douteuses ?

France 2 avait menti au début janvier en diffusant des images datant de 2005, soit celles d’un camion de munitions  du Hamas qui explose dans le camp de Jabalya.  France 2 l’a reconnu.  CBC a menti aussi en prétendant qu’Israël avait empêché les vivres d’arriver à Gaza le 21 janvier.  Le 23 janvier Peter Mansbridge, l’annonceur de CBC, se rétractait en admettant que pas moins de 2000 camions de vivres avaient passé la frontière vers Gaza (en vérité les entrepôts de Gaza étaient si pleins que l’ONU a demandé d’arrêter la livraison faute d’espace!).  Quand Radio-Canada s’est-elle jamais excusée d’avoir diffusé ses faussetés ?

Radio-Canada nous a menti au sujet de cette école de Gaza supposément bombardée par Israël le 6 janvier dernier, et dans laquelle 43 civils auraient péri.  Or il appert, selon une enquête du Globe and Mail, que l’école en question n’a pas été bombardée du tout .  Radio-Canada avait donc accordé une confiance aveugle à un activiste de l’UNRWA.   On sait que l’UNRWA a 24 000 employés palestiniens, dont le tiers est vraisemblablement constitué de membres ou de sympathisants  du Hamas .  Se pourrait-il que Radio-Canada ne le sût pas et attachât donc autant de crédibilité à l’UNRWA qu’à une Académie des Sciences?  Comment se fait-il que Radio-Canada accepte si facilement des sources non-israéliennes, mais se montre si circonspecte face à des sources israéliennes?

Ensuite, il y a les informations que dissimulées par Radio-Canada.

Ce que Radio-Canada ne dit pas

Radio-Canada n’a jamais pris le temps de nous parler de cette monstruosité que sont les boucliers humains du Hamas.  Nous invitons les lecteurs à en vérifier par eux-mêmes la réalité concrète.  Le député du Hamas Fathi Hammad, dans un discours sur Al-Aqsa TV , s’en en fait une gloire littéralement divine : « Pour les Palestiniens, la mort est devenue une industrie dans laquelle nos femmes excellent, tout comme nos vieux et nos enfants. C’est pourquoi nous avons formé des boucliers humains avec nos femmes et nos enfants. Nous disons aux ennemis sionistes : nous désirons la mort comme vous désirez la vie ! »

Sur le même canal Al-Aqsa, contrôlé par le Hamas, on peut voir en direct des « combattants » du Hamas amenant des civils pour former un bouclier humain autour de la maison d’un haut responsable du Hamas, Abou Hatai.  Sur le Channel 4 britannique, une entrevue-choc (parmi d’autres): un père palestinien dit (en anglais) qu’il espère que son fils (un ado d’une quinzaine d’années selon le vidéo) mourra en « shaheed » (martyr).  Un chef du Hamas s’était protégé derrière ses propres quatre épouses et ses enfants, montés sur le toit de la maison.  Radio-Canada nous a-t-elle aussi informé des enfants-soldats, formés dès la maternelle ?  Regardez France 2  pour faire contrepoids.  Ou Al-Aqsa TV  .  Vous découvrirez ainsi tout ce que Radio-Canada ne nous a pas dit.

Radio-Canada nous a-t-elle informé des combats entre factions palestiniennes rivales ?  Lisez par exemple le New York Times  : le Hamas a torturé et assassiné des centaines de partisans du Fatah, dans des conditions que la décence interdit de décrire ici mais que l’on peut pleinement connaître.  Pourquoi le silence radio-canadien là-dessus ?

Israël en a trop fait à Gaza ? Ce n’est pas l’opinion de… Abou Mazen, chef de l’Autorité Palestinienne, qui regrette que son rival, le Hamas, n’ait pas été totalement éliminé.  Il avait déjà déclaré, en 2007 sur Al-Jazzeera : « Il ne peut y avoir de dialogue avec ces conspirateurs et ces assassins »  Le saviez-vous ?  Si oui, ce n’est sûrement pas grâce à Radio-Canada. 

Sommes-nous juste des baudruches faites pour que Radio-Canada puisse nous gonfler à loisir de ses informations non vérifiées, incomplètes, biaisées et mensongères ? C’est Goebbels, chef de la propagande des nazis, qui disait : « Plus  le mensonge est gros, plus il passe. »

Il est donc plus que temps que les Canadiens s’insurgent contre une institution publique qui, à même nos impôts, se dévalue en vulgaire officine de désinformation et de propagande.