Une réflexion sur le départ du Cardinal Ouellet

Le prêtre catholique le plus haut gradé du Canada a récemment reçu une promotion. Le Cardinal Marc Ouellet a été nommé à la tête le de la Congrégation pour les évêques du Vatican; essentiellement, le département des ressources humaines pour le cercle intime du pape. Alors, il quittera sous peu le Québec et ira au Vatican.

Cette nomination au Vatican du Cardinal Ouellet a suscitée une gamme d’émotions chez de nombreux Québécois et Canadiens.

Premièrement, l’ascension de Monseigneur Ouellet à un poste prestigieux du Vatican provoqua de la joie et de l’enthousiasme. Plusieurs parmi nous était fier de voir un des notre, un autre, réussir sur la scène international. Qu’on soit catholique ou non, le Vatican est vu comme un lieu de prestige. De plus, cette nomination attisa un rêve chez plusieurs personnes; elle est perçue comme une étape de plus vers la possibilité de voir un jour un pape québécois. Un moment qui, si jamais la chance est avec le Cardinal Ouellet, sera sans contestations un des plus grands de notre histoire. 

Deuxièmement, l’annonce du départ du Cardinal Ouellet a aussi provoqué de la tristesse. Chez plusieurs Québécois et Canadiens, le Cardinal Ouellet représente non-seulement une source de sagesse mais il est aussi considéré comme quelqu’un qui a toujours fait preuve d’un grand sens de leadership. Pour bien longtemps l’Église catholique a choisit de rester un peu dans les ombrages et de ne pas trop provoquer. Cette position a changé quand Marc Ouellet fut nommé un cardinal et le primat du Canada. Pour tous ceux qui prône des positions sociales plus conservatrices, et il y en a plusieurs parmi nous, le Cardinal Ouellet est un homme de courage pour non seulement avoir défendu les valeurs du catholicisme traditionnel mais pour avoir aussi incité un débat publique sur ces enjeux.

Par contre, cette présence sur la place publique du Cardinal Ouellet pour défendre un traditionalisme social a aussi engendrée chez plusieurs une excitation de le voir partir bien loin d’ici. Il faut reconnaître que le Cardinal Ouellet est un personnage controversé pour notre société moderne; un statut dont lui-même semble être fier. Pour plusieurs personnes ses positions, et celles de l’Église catholique en général, sur le mariage, l’avortement et l’homosexualité sont inacceptables et son départ est vu comme un bon débarras d’une force négative sur notre société moderne. 

Dernièrement, la promotion ecclésiastique du Cardinal Ouellet a aussi provoqué une colère. Le Cardinal Ouellet ne semble jamais avoir eu peur de la controverse; mais certains de ses gestes ou positions ont incité une peine et de la douleur. Ses récents commentaires à propos des femmes qui ont été violés mais qui « pèchent » si elles tombent subséquemment enceinte et se font avorter ont été interprétés par plusieurs comme étant extrêmement insensible envers des femmes qui ont grandement souffert. Toutefois les gens le plus en colère contre le Cardinal Ouellet doivent être les victimes d’abus physique et sexuel commis par des prêtres. Pour ces pauvres personnes qui souffrent continuellement, et qui se sentent abandonnés par l’Église catholique, le Cardinal Ouellet a prolongé leur souffrance en manquant une certaine compréhension envers leur demande d’excuses au nom de l’Église; ainsi les donnant l’impression d’être ignoré. 

Le Cardinal Ouellet est un homme de conviction; une caractéristique qui provoque souvent la controverse. Mais il est aussi seulement un homme; et de ce fait, il, comme l’institution qu’il représente, n’est pas parfait. Alors, étant une personne courageuse mais controversée, représentant une institution souvent critiquée, il est facile de comprendre pourquoi la nomination du Cardinal Ouellet à la tête le de la Congrégation pour les évêques du Vatican a suscité un si grand éventail de réactions populaires. 

Cependant, le Cardinal Ouellet mérite qu’on lui souhaite collectivement bonne chance dans son nouveau poste; espérant que cela facilite la réalisation du rêve d’avoir notre pape. Il faut aussi espérer qu’il soit inspiré par le Saint-Siège à être un peu plus sensible et à vouloir réparer des torts que l’Église catholique aurait pu commettre à certains de nos confrères et consœurs.