Le camouflet palestinien et le théâtre onusien de l'absurde

Par Amb. Freddy Eytan le 9 décembre 2012

L'Assemblée générale de l'ONU est "la bête noire" des diplomates israéliens. Le Général De Gaulle parlait de "machin" et Ben Gourion enchérissait  "Oum Shmoum" qui veut dire "ONU=néant". 

En fait, depuis 1948 à ce jour, l'ONU demeure impuissante dans la solution du conflit Israélo-arabe. Cette Assemblée au vote automatique a adopté plus d'un millier de résolutions au détriment d’Israël sans être capable d'imposer leurs applications, toutes les tentatives ont subi un cuisant échec. 

Le dernier vote en faveur des Palestiniens fait partie du ridicule de la situation et de l'extravagance du monde diplomatique. Déjà en novembre 1974, Yasser Arafat fut la superstar du théâtre de l'absurde en montant à la tribune avec un revolver à la ceinture… Nous sommes souvent incapables de comprendre la marche du monde et ses histoires rocambolesques, et à chaque fois nous observons la scène onusienne avec amertume et nous restons bouche bée devant une salle en délire. 

Le discours de Mahmoud Abbas nous a plongés dans le désarroi et dans le désespoir car rien dans les paroles du chef palestinien n'indiquait la reprise du dialogue immédiat. La vive lueur d'espérance s'est brusquement éteinte.  Abbas manquait  d'audace et   n'a pas saisi l'importance du moment historique, il n'a pas mis un terme  définitif à la belligérance! Dans son récit il a évoqué  comme d'habitude les souffrances de l'occupation, les injustices du passé enrichies de falsifications de la propre histoire du peuple juif. Il a omis avec mépris notre combat inlassable  sur cette terre sainte et trois fois millénaire, et a rejeté notre juste et légitime cause. 

Certes, nous avons nous aussi, commis de nombreuses erreurs et des maladresses dans la poursuite de la paix, et l'usage de rétorsions unilatérales approfondissent notre isolement sur l'arène internationale, mais pour pouvoir tourner la page avec les Palestiniens et tracer ensemble un nouveau chemin de coexistence pacifique et sincère et créer un Etat palestinien viable, nous sommes assoiffés de paroles sages, d'appels apaisants, d'un avenir meilleur. Les fils et les filles des rescapés de la Shoah souhaitent être rassurés, réconfortés par la compréhension et l'espoir face à un Hamas qui revendique toujours notre destruction, et des islamistes qui véhiculent le culte de la mort. 

Hélas, Abbas a profondément déçu et une fois encore a raté le rendez-vous de l'Histoire. Face à la grogne dans les Territoires, son allocution n'était qu'un chant du cygne, une belle opération de relations publiques. L'allégresse éphémère dans les rues de Ramallah ne changeront en rien la réalité sur le terrain à Gaza, ni la frustration et  la vie quotidienne des Palestiniens. 

Abbas et la communauté internationale ont infligé un véritable camouflet au monde diplomatique. Seuls les Américains et les Canadiens ont prouvé leur amitié sincère à l'égard d’Israël. A la tribune de l'Onu ils ont dévoilé au grand jour toute  la supercherie. Le discours du chef de la diplomatie canadienne, John Baird, fut particulièrement remarquable et courageux.  Mais les autres représentants, dont celui de la France de François Hollande, ont cédé honteusement aux pressions arabes! Ils ont ignoré l'importance du dialogue direct en préférant le spectacle, le grand show, et en mettant la charrue avant les bœufs. Ils devraient savoir que la signature de "l'acte de naissance" de la Palestine doit tout d'abord et avant tout être approuvé et signé par les voisins Israéliens, ici à Jérusalem.

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