"Ç’est assez! " Le Québec rejette la politique de la peur

Par Beryl Wajsman le 10 avril 2014

La semaine dernière, nous avons demandé aux Québécois de voter comme si leurs vies en dépendaient et ils l’ont fait.

La semaine dernière, nous avons écrit que « c’est le référendum ». Les Québécois l’ont compris également et ils ont répliqué avec un « non! » retentissant.

La semaine dernière, nous avons exhorté les électeurs à ne pas pénaliser M. Philippe Couillard d’avoir dit la vérité en ce qui concerne la question de la langue. Ils ne l’ont pas fait.

Peut-être, c’est l’héritage le plus éloquent de l’élection 2014. Les Québécois – tous les Québécois – ont rejeté la rhétorique de la marginalisation et la politique de la peur. Ils ont dit « ça suffit » à la division et à la discorde.

La preuve de ceci repose tant sur le chiffre élevé des grands noms du PQ qui ont perdu (la première ministre Mme Marois y compris) que le fait que les libéraux ont réussi à obtenir une majorité impressionnante malgré le maintien par la CAQ de ses acquis en ce qui concerne un vote populaire après une campagne convaincante alimentée par l’effondrement du vote du PQ qui n’était pas confié à la CAQ dans le passé, mais a été réorientée en grands nombres vers les libéraux clairement fédéralistes et honnêtement inclusifs. La tentative désespérée de Mme Marois par le Projet de loi 60 – qui allait trop loin à maints égards – qui avait pour but d’alimenter la peur « d’autrui » a résulté en l’auto-immolation du PQ. Les affirmations courageuses de M. Couillard transcendent les générations sur le bilinguisme et la culture malgré les opinions des experts.

Le PQ s’est sorti d'une situation de détresse électorale dans le passé. Ce n’est pas la fin des efforts en vue de l'obtention de « l’auto-détermination. » Mais peut-être ils ont appris qu’ils ne peuvent plus se servir des armes de « l’auto-négation. » Les outils de la diabolisation ont été rejetés avec force.

Certains vont dire que c’était plutôt la peur d’un référendum que le rejet de la politique des préjugés qui a entrainé ce résultat. C'est un peu vrai. C’était le troisième référendum et les Québécois ont dit « non. » Cependant, si la peur de la séparation est plus grande pour la plupart d’entre nous que la peur d’autrui, il découle de la logique qu’ils devront apprendre à comprendre et accepter l’autrui. Et c’est une bonne chose!

Nous voudrions mettre en garde les non-francophones. Nous l’avons la tendance de devenir insouciant après l’élection d’une majorité libérale. Nous vous prions de rester impliqué. Restez impliqué non seulement dans les groupes de défense des droits civiques, mais à Montréal et au Québec que nous aimons tellement. N’ayez pas peur de franchir des barrières culturelles. L’implication est notre seul garanti pour demeurer pertinent.

Nous offrons nos plus sincères félicitations à Philippe Couillard et à ses libéraux. Mais nous nous rappelons que nous avons été déçus dans le passé. De nos jours, il n’y a pas de place pour les opportunités manquées. Restez fidèle à vos paroles, M. Couillard. Vous avez le mandat de terminer les guerres culturelles, de réduire l’intervention de l’État qui se mêle de tout, de créer un climat propice non seulement à la croissance économique mais aussi au plein épanouissement du potentiel individuel. Nous vous offrons nos meilleurs vœux alors que vous tracez cette voie courageuse.


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