Faisons donc confiance aux Québécois !

Par Vincent Geloso le 1 mai 2008

Au 16ème siècle, des quatre coins de l’Europe, des aventuriers avides de rêves, de fortune et d’espace, animés d’un espoir de liberté, s’embarquent dans des caravelles qui traverseront le périlleux Atlantique pour atteindre le Nouveau Monde. Ainsi commence l’histoire de l’Amérique. Nos coureurs des bois parcouraient le Canada pour faire le commerce des fourrures. Plus tard, des pionniers venus d’Europe colonisèrent, envers et contre tous les éléments, l’Ouest du Canada. Ils étaient libres et porteurs de plein de rêves, d’ambitions et d’aspirations. S’ils ont pu construire ce pays, c’était avant tout parce que leurs talents étaient libres de prendre leur envol. Grâce à cette liberté, ils purent vaincre la faim, l’ignorance et la misère.

Notre histoire nous permet donc de comprendre qu’une plus grande liberté permet de libérer le talent, l’innovation et l’initiative. Mais en aurions-nous oublié les leçons ? À chaque difficulté que nous rencontrons comme société, le premier réflexe qu’on voit n’est pas de se faire confiance, mais de demander à l’État de nous sauver du péril. L’État fait donc des lois pour protéger nos industries dites «nationales», pour soutenir le développement de nos richesses dites «collectives» et pour protéger notre « exclusivité culturelle » contre la « McDonalisation ». C’est ainsi qu’on dit aux gens comment ne pas vivre leurs vies. À la longue, on en vient à croire que l'être humain est une créature trop abrutie pour se prendre en main. Comme c’est débilitant, ne trouvez-vous pas ?

Comment peut-on oublier les bénéfices du libre-échange, quand l’histoire du Québec est peuplée de libéraux qui ont fermement défendu (avec raison) la liberté de commerce et d’échanger ? Avons-nous oublié que ce sont les individus, pas l’État, qui créent la richesse ? Avons-nous oublié qu’une culture ne peut s’épanouir que lorsqu’elle est ouverte sur le monde et qu’elle croit assez en elle-même pour exporter ses propres caractéristiques et sa personnalité ? Comment avons-nous pu oublier les leçons apprises durant notre très courte histoire ?

Il est plus que temps de ressusciter les idées libérales au Québec. Comme celle que ce n’est pas l’État, mais bel et bien les individus qui produisent de la richesse ; l’État, lui, ne peut que la prendre pour la redistribuer arbitrairement. Que l’État n’est pas une créature bénévolante, mais bien un Léviathan dont il faut se méfier et dont la mission doit être limitée de manière raisonnable. Que les individus, laissés libres, seront capables de prendre leur existence en main et de créer, pour eux et leurs enfants, un avenir meilleur. Aussi, que la richesse n’est certes pas la voie du bonheur, mais bel et bien un instrument qui nous permet à tous de l’atteindre. Que le vice de l’inégalité dans la richesse est préférable à la supposée vertu de l’égalité dans la misère.

Que les sycophantes de l’État Providence m’entendent : je vante ici le « doux commerce ». Peu importe ce qui sépare des individus au sein de sociétés particulières, les divergences sont atténuées par la nature même d’un système libéral. Les intérêts mutuels qui émergent dans l’échange, c’est-à-dire lors d’activités commerciales, incitent au maintien de relations pacifiques qui assurent la prospérité générale. Le seul langage qui reste, c’est celui dont je parle et qui ne discrimine pas : l’intérêt personnel.  Dans une économie de marché dotée d’institutions constitutionnelles libérales, je ne peux que chérir la valeur, je mérite ce que j’obtiens librement et je ne tiens pas compte de ce qui n’est pas mérité. J’interagis seulement sur la base de choix libres de toute coercition.

Ceux qui prétendent que le            « modèle Québécois » permet la solidarité sociale sont illusionnés par une perception erronée de la nature humaine : l’individualisme inhérent à l’être humain. L’oubli délibéré de cette réalité-là, c’est refuser de voir que rien ne renforce plus l’égoïsme qu’un système qui se substitue à vos responsabilités. Nous sommes aux prises avec vaste réseau bureaucratisé de bénéfices sociaux où l’État, au lieu d’aider intelligemment ceux qui en ont besoin, prend en charge nos responsabilités à notre place. Ainsi, tant que vous obtenez vos bénéfices, au diable l’endettement des générations à venir : la logique étatiste à l’œuvre, c’est ça, justement…

Le libéralisme peut nous permettre d’orienter positivement notre société. Rejetons la dépendance envers l’État et faisons enfin confiance, avant tout, aux Québécois eux-mêmes !

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