Les priorités, les bonnes… (DATE DE PARUTION 1 MAI 2008)

Par Daniel Romano le 18 juin 2009

Depuis les années 80, plusieurs paliers gouvernementaux au canada et dans certains autres pays du monde, ont systématiquement dirigé leurs pouvoirs législatifs vers la vie privée des citoyens. Provoqués par des groupes d’intérêt et par leurs propres départements et ministères de la santé, ces gouvernements ont produit une série de lois envahissantes visant à protéger l’individu de lui-même. De nouvelles lois ont été adoptées portant de l’interdiction du tabac au port du casque de sécurité en vélo et ce en plus de la taxation abusive sur les produits susceptibles à nuire à la santé, tels que le tabac, l’alcool et probablement dans un avenir rapproché, la malbouffe.

Le regroupement Citoyens anti-gouvernement envahissant (CAGE) se questionne sur les priorités qui justifient ces interventions de l’État. Votre ministère a-t-il fait un effort aussi considérable afin de décourager l’achat des VUS qui consomment des quantités injustifiables d’essence. Vous êtes-vous attaqués avec autant d’ardeur aux poêles à bois ou aux entreprises polluantes. Pendant que vous élaborez des plans de déploiement d’agents anti-tabac, avez-vous oublié que le Québec n’a toujours pas un nombre suffisant d’inspecteurs pour faire respecter les lois environnementales.

Puisqu’un nombre toujours grandissant d’établissements au Québec choisissent de devenir des lieux «sans fumée» (environ la moitié des cafés au Québec le sont déjà), ne devrions nous pas laisser les choses évoluer d’elles-mêmes. Lorsque l’un des fondateurs de CAGE vous a posé cette même question le 28 janvier 2005, vous avez répondu que « l’évolution naturelle est trop lente. » Il y a pourtant beaucoup d’autres dossiers dans lesquels les Québécois subissent des délais beaucoup trop lents. Le temps d’attente pour des soins de santé est trop lent. L’intervention du gouvernement dans le domaine de l’environnement est trop lente. La réparation des nids-de-poule est trop lente. La réaction du gouvernement au problème de la pauvreté est trop lente. Tous ces dossiers devraient avoir priorité sur une nouvelle loi coûteuse.

Vous avez aussi dit « qu’il serait bon de suivre l’exemple de nos voisins de l’Ontario ». Depuis quand devrions-nous suivre l’exemple de l’Ontario? Maintenant que vous êtes tombé en amour avec la méthode ontarienne en matière de santé, allez-vous aussi imiter ces lois ontariennes limitant l’achat de vins et d’alcool à la LCBO, ou encore régissant les endroits dans lesquels on peut boire de l’alcool durant les concerts à ciel ouvert, ou le port du casque obligatoire pour les cyclistes et d’autres sportifs ou même encore l’interdiction de certaines races canines?

Si tel est votre plan, j’espère que vous aurez le courage politique de nous en faire part car nous ne nous souvenons pas d’avoir lu, dans votre dernier programme électoral, un engagement à interdire le tabac à 100%. Si cela aurait été le cas nous sommes convaincus que vous auriez perdu l’appui de plusieurs Québécois qui aiment fumer en buvant leur café ou leur verre de vin.

Nous voudrions aussi mettre en garde ceux qui appuient ces lois en leur rappelant que l’intolérance est contagieuse. Vous devez vous rappeler que les bars, les restaurants et les cafés sont des lieux appartenant à des particuliers et ouverts au public qui veut bien y rentrer.

À Montréal on rencontre plusieurs touristes de l’Ontario et des États-Unis qui affirment que l’une des raisons pour laquelle ils aiment visiter le Québec est notre liberté sociétale.

Imaginez un instant la réaction si on forçait tous les cinémas à montrer des films classés « pour toute la famille ».

Pourquoi avez-vous opté de faire fi de la promesse du gouvernement québécois de 1998 d’attendre jusqu’à 2008 avant de proclamer une nouvelle loi sur le tabagisme?

Monsieur le Ministre, continuez à informer les gens sur les dangers du tabagisme, mais sauvegardez un Québec connu pour sa tolérance, son acceptation de styles de vie différents et surtout sa joie de vivre. La majorité (silencieuse) ne veut qu’on la laisse tranquille.

De grâce, épargnez-nous cette nouvelle mode nord-américaine  de tout interdire pour protéger le citoyen de lui-même... qui sait, avec un peu de chance vous aurez peut-être ainsi le temps de régler le problème du smog...

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