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Les faits oubliés de la Crise d’octobre - The Métropolitain

Les faits oubliés de la Crise d’octobre

Par Bernard Amyot le 4 novembre 2010

 

Il y a quarante ans le 5 octobre 1970, commençait la désormais célèbre Crise d’octobre avec l’enlèvement de James Richard Cross, diplomate britannique, par des terroristes du Front de libération du Québec (« FLQ »), prétextant agir au nom de la sécession du Québec et de la révolution marxiste.  Le 10 octobre, ils enlevaient Pierre Laporte, fraîchement élu Ministre du travail du Québec, alors qu’il jouait au ballon avec son neveu dans la cour avant de sa maison de la rive sud de Montréal.  Il sera assassiné par ses kidnappeurs 7 jours plus tard.

war_measures.jpgDepuis quarante ans, de grands pans de la Crise ont malheureusement été oblitérés de la mémoire collective, créant une situation surréaliste où les assassins et les partisans de la violence sont présentés comme des « victimes », et les défenseurs de l'État de droit et de la démocratie sont devenus des « oppresseurs ». 

Dans Octobre 1970 : Dans les coulisses de la Crise publié aux Editions Héritage, William Tetley, professeur de droit à l'Université McGill, combinant son expérience de ministre dans le cabinet Bourassa pendant la Crise à une compilation exhaustive de ce qui s'est écrit et dit sur le sujet depuis, parvient à brillamment déboulonner chacun des mythes les plus répandus à propos de la Crise, faisant ainsi contrepoids au révisionnisme dominant. 

En effet, il est grand temps que l’ensemble des Canadiens se rappellent que:  

  • Les terroristes felquistes qui, de 1963 jusqu'à octobre1970, avaient tué six personnes en perpétrant plus de deux cents attentats à la bombe – dont un à la Bourse de Montréal qui, en 1969, éventrait la façade de l'immeuble et faisait vingt-sept blessés – n'étaient pas des prisonniers «politiques ».

  • MM. Trudeau et Bourassa ont eu raison de ne pas négocier avec des criminels.   L'histoire reconnaîtra leur combat courageux contre ceux dont le chantage mettait le processus démocratique en péril.

  • Les seize «éminentes personnalités » signataires de la pétition du 14 octobre 1970 qui appelaient à la négociation avec les terroristes, à la libération des «prisonniers politiques », donnèrent un appui de facto inespéré au FLQ et au terrorisme, plutôt que de se ranger du côté du gouvernement nouvellement élu de Robert Bourassa.

  • Le 15 octobre 1970, c’est le gouvernement du Québec, et non le gouvernement fédéral, qui, avec le soutien unanime des chefs des trois partis d'opposition de l'époque à l'Assemblée nationale – y compris Camille Laurin, chef parlementaire du Parti Québécois, a appelé le Régiment de Valcartier de l'armée canadienne en renfort pour aider les autorités policières québécoises à mater ceux qui défiaient la démocratie par leurs crimes et leurs appels à la violence. En tout temps, les soldats canadiens prenaient leurs ordres du chef de la Sûreté du Québec.

  • La Loi sur les mesures de guerre n'a pas suspendu les droits et libertés dans leur ensemble.  Elle n'a prohibé que l'appui aux gestes violents du FLQ. La liberté d'expression, même à l'encontre de cette Loi, la liberté de presse et la liberté de rassemblement furent préservées. À preuve, les rassemblements étudiants, dont celui où fut chaudement applaudie l'annonce de l'assassinat de Pierre Laporte, ne furent pas interdits. Les dirigeants et les organes du PQ continuèrent à se réunir et à faire des déclarations publiques pendant toute cette période.  Les médias ne furent jamais gênés dans leurs activités, contribuant même au contraire parfois à exacerber la Crise.  
  • C'est à partir de ce moment que les fomenteurs de troubles se sont calmés, que l'escalade de la violence a pris fin, et que la démocratie a été rétablie.

  • Dès mars 1971, les personnes incarcérées injustement pendant cette période (103 individus sur les 497 appréhendés au total) ont eu droit, à la suite d'une démarche entièrement indépendante du Protecteur du citoyen du Québec, à une compensation de l'État québécois jusqu'à $30 000, en dollars de l'époque.

  • Les Canadiens — et parmi eux, au premier chef, les citoyens du Québec — ont dans leur immense majorité à l’époque approuvé sans réserve cette démarche qu'ils trouvaient légitime pour contrer les insurgés et rétablir l'ordre.

 

Les bâtisseurs de mythes oublient trop souvent les faits pour mieux masquer les défaillances de ceux des leurs dont le comportement pendant la Crise aura été mal avisé, voire même déplorable.  De telles attitudes ont dans les faits fourni une caution à ceux qui voulaient élever l’enlèvement et la chantage terroristes comme solution légitime à des problèmes politiques.

Par le fait même, on a oublié les six morts causées par les terroristes entre 1963 et 1970 et l’assassinat de Pierre Laporte, pour porter au lieu toute l’attention sur la Loi sur les mesures de guerre, occultant la façon dont l’escalade terroriste avait eu lieu. On a oublié aussi que l’arrivée de l’armée a eu pour effet de rassurer la population, de calmer les fomenteurs de trouble, et d’éradiquer, non pas le mouvement indépendantiste, mais bien le terrorisme et ses méfaits.

On a également oublié que René Lévesque avait avoué, dans sa chronique du Journal de Montréal du 30 octobre 1970, que la décision de faire appel à l’armée avait été « la bonne décision ».  À l’époque, cette prise de position arrivait bien tard, soit 15 jours après l’arrivée des soldats de Valcartier,  mais Lévesque l’a tout de même prise clairement, contrairement à ce qu’on laisse entendre depuis maintenant 40 ans.

Les croyances à l’effet contraire et la démagogie perdurent depuis ce jour, si l’on se fie à la vaste couverture qui en a été faite depuis deux semaines dans les medias. Ainsi, par inconscience, insouciance ou irresponsabilité, les tenants du révisionnisme contribuent à banaliser la violence et ses conséquences dans une société démocratique.

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