Election Analysis: Les dépendantistes

Par Éric Duhaime le 10 juin 2011

La déconfiture du Bloc québécois après l'election pose la question de la survie du parti. Le Bloc est-il mort?

Avec seulement quatre députés ayant survécu au naufrage, la reconstruction s’annonce périlleuse, voire impossible.

Ces résultats désastreux le privent de son statut de parti reconnu à la Chambre des communes. Il perd ainsi son budget de fonctionnement de 4,8 millions.

Si les électeurs ont mis l’existence du Bloc en danger, c’est le premier ministre Stephen Harper qui pourrait cependant mettre le dernier clou dans le cercueil du parti.

En 2003, l’ex-premier ministre libéral Jean Chrétien s’inspirait de la législation québécoise et amendait la Loi électorale du Canada afin de permettre le financement public des partis politiques.

Depuis ce temps, les partis reçoivent, tous les ans, 2 $ pour chaque vote obtenu aux élections précédentes. Pour le Bloc, en 2009-2010, ça représentait 2 742 345 $. Pour la même année, le parti fondé par Lucien Bouchard ne recueillait que 621 126 $ en contribution de ses supporteurs. C’est donc dire que plus de 81 % de son financement provenait des contribuables canadiens, contre moins de 19 % des militants souverainistes québécois.

Au fil des ans, le Bloc est devenu, et de loin, le parti le plus dépendant de l’argent fédéral. À titre de comparaison, le financement public compte pour 53 % des revenus du NPD, 52 % de ceux du PLC et 37 % du PC.

Il est assez ironique de constater, aujourd’hui, que c’est la culture de la dépendance qui affaiblit et provoque possiblement la disparition d’un parti qui se voulait initialement indépendantiste.

Le discours bloquiste de toujours vouloir plus d’argent en péréquation pour faire du Québec une province de plus en plus dépendante aura précipité sa chute de popularité. Le fait de ne plus avoir à compter sur une base militante active pour contribuer financièrement à la vie démocratique du parti cause sa perte.

Le Bloc s’est déconnecté, au fil des ans, autant des électeurs que de ses membres.

Harper s’est engagé durant la campagne électorale à éliminer le financement public aux partis politiques.

Connaissant l’entêtement du PM à donner suite à ses engagements, les jours du Bloc à téter les mamelles fédérales seront bientôt terminés.

Sans crise constitutionnelle ou linguistique pour galvaniser leurs troupes et sans l’argent du 

Canada anglais pour les faire vivre, les quatre derniers créditistes de la souveraineté à Ottawa peuvent maintenant fermer la shop.

 

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