La victoire de Rohani : un cadeau empoisonné pour l’Occident

Par Amb. Freddy Eytan le 16 juin 2013

La victoire imprevue d’Hassan Rohani et la participation massive des Iraniens aux elections prouvent que les sanctions occidentales imposees a Teheran sont douloureuses et efficaces. Le peuple iranien souhaite vraiment le changement et a ras-le bol de l’isolement de son pays dans l’arene internationale. Il a trop souffert de la politique desastreuse  mene ces dernieres annees par le grotesque et l’extravagant illumine Mahmoud Ahmadinejad. 

En evitant de descendre dans la rue et d’affronter les Gardiens de la Revolution, les Iraniens pensent par un vote sanction populaire reussir a faire sortir leur pays de la quarantaine et de pouvoir renouveler le dialogue regional et international. Cette approche naive mais sincere est en fait l’idee manigancee par le Guide  spirituel, ayatollah Khamenei. Pour apaiser la grogne et la contestation, il a choisi avec la ruse et la manipulation, un nouveau president qui aux yeux du monde arabe et les Occidentaux represente le compromis et une certaine moderation par rapport a son predecesseur et ses concurrents malheureux. Qu’on ne se trompe pas, Rohani fait partie de la classe religieuse chiite et agit en connivence avec le chef de l’Etat.

La communaute internationale et notamment la France et les Etats-Unis, s’est empressee  a reagir favorablement a l’election de Rouhani comme s’il s’agissait de resultats democratiques. Leurs reactions hatives rappellent celles prononcees juste apres les revoltes intervenues en Tunisie, en Libye, et en Egypte, les qualifiants naivement de « Printemps arabe»… 

Certes, le peuple iranien n’est pas notre ennemi. L’Iran bouge lentement et dans le bon sens, et nous devons encourager la jeune generation, celle de Facebook et de Twitter, d’intervenir dans les decisions gouvernementales et rejeter toute tentative des ayatollahs de plonger l’Iran dans l’obscurantisme du Moyen-age.  Mais a l’evidence, l’Iran demeure une theocratie chiite et son souverain sera  toujours considere comme le representant d’Allah jusqu’au jour ou un veritable  changement democratique ecartera definitivement tous les ayatollahs. D’ici la, vigilance et prudence obligent. Rohani sera juge par ses actes, par ses reformes et son pouvoir de resister au guide spirituel. Un desaveu renforcera le desespoir, la frustration et la contestation dans les rues et provoquera des bains de sang.  

Devant le cadeau empoisonne qu’offre ayatollah Khamenei a l’Occident,  notre tache se complique et nous laisse quasiment seuls dans notre combat existentiel. Nous devons poursuivre sans relache notre objectif de contrer l’Iran de se doter de l’arme nucleaire, et prouver au monde que l’Iran change peut-etre de tactique en cherchant a abolir les sanctions et sortir de son isolement, mais son ideologie et son but n’ont pas change de cap. La strategie des ayatollahs demeure la meme, a savoir « faire flotter l’etendard chiite au Moyen-Orient et liberer toute la Palestine des occupants sionistes par tous les moyens». L’intervention iranienne en Syrie et la participation du Hezbollah aux cotes du regime d’Assad pour liberer ensuite le Golan et la Palestine font partie de cette strategie chiite. Les Etats-Unis et l’Europe peuvent donner une certaine chance a Rohani mais doivent a tout prix eviter de tomber dans le piege tendu par des ayatollahs aux commandes depuis 1979. 


Commentaires

Veuillez vous connecter pour poster des commentaires.


Editorial Staff

Beryl P. Wajsman

Redacteur en chef et Editeur

Alan Hustak

Senior Editor

Daniel Laprès

Redacteur-adjoint

Robert J. Galbraith

Photojournaliste

Roy Piberberg

Editorial Artwork

Mike Medeiros

Copy and Translation

Val Prudnikov

IT Director and Web Design

Editorial Contributors
La Patrie