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Kissinger à Montréal - The Métropolitain

Kissinger à Montréal

Par Alain-Michel Ayache le 26 juin 2008

À 85 ans, l’ancien Secrétaire d’État américain, Henry Kissinger, n’a pas manqué d’impressionner les quelques huit cents convives—ou dois-je dire privilégiés—qui ont assisté à son allocution dans le cadre de la quatorzième édition du Forum économique des Amériques, de la Conférence de Montréal au Hilton Bonaventure.

S’il n’a été question de critiquer la politique étrangère américaine actuelle, la question des présidentielles, elle, était toute posée dans son discours et avait une place de choix dans la détermination de la suite        à donner au cheminement des politiques à venir. En effet, quel que soit le prochain Président des États-Unis, il aura la lourde tâche de mener à bien ce qui fera des États-Unis un pays aimé ou détesté par notamment le Tiers Monde. Cette constatation réside dans le fait que souvent la politique américaine est basée sur la défense unique des intérêts des États-Unis et ne prend que rarement en considération ceux des pays tiers concernés par une même problématique. Or, le défi du prochain président américain sera de retrouver une certaine nouveauté dans la continuité.

 

Une continuité dans la politique étrangére

Continuité, car la politique étrangère américaine en est une malgré le changement d’Administration. En fait, ce qui change sont souvent les priorités et surtout les tactiques adoptées pour la mise en place des politiques choisies par les différentes administrations et équipes présidentielles. D’ailleurs, Henry Kissinger souligne clairement la nécessité pour les différents partis politiques de se concentrer plus sur les raisons de leurs politiques et orienter le débat autour de choix de la tactique à adopter; les premières étant les plus importantes pour la détermination d’une politique étrangère américaine qui ne varie que sur les formes alors que le fond demeure le même de par le choix de la tactique!

 

Le monde tel que vu par Kissinger

Et lorsqu’il s’agit de définir le monde dans lequel nous vivons, l’ancien Secrétaire d’État choisit de le faire à travers la définition du concept de la « Souveraineté » et de son effet sur les politiques des différents pays. Ainsi, le monde fait face à des problèmes qui sont similaires à travers certains angles et opposés à travers d’autres. Il serait principalement réparti en trois catégories distinctes laissant de côté les États-Unis qui sont considérés comme une partie à part entière. La première étant formée par les pays européens qui ont choisi de déléguer une bonne partie de leur souveraineté à un ensemble dit Union Européenne. En choisissant de le faire, ils ont amoindri toute prise de décision unilatérale et ont plus adopté une sorte de « politique douce » (Soft Policy). L’exemple avancé est celui de la Chancelière allemande qui pour prendre une décision d’envoyer des troupes en Afghanistan, elle choisirait de le faire d’une façon prudente car sa décision affecterait l’ensemble des autres pays de l’Union qui n’auraient pas nécessairement la même approche ou la même décision pour une telle politique de déploiement. Alors que les États-Unis le feraient sans hésiter vu que le processus décisionnel est concentré selon la tradition classique des relations internationales et du concept de souveraineté par Washington.

La seconde partie qui constitue le monde d’aujourd’hui, est celle qui comprend les pays du Moyen-Orient, où le concept d’État souverain n’est presque pas existant dans le sens que l’existence de ces pays est récente et date de Sykes-Picot. Une souveraineté qui leur a été offerte par les puissances coloniales de l’époque alors qu’ils représentaient des provinces ottomanes dont chacune était souvent caractérisée par son homogénéité ethnique. Par exemple l’Irak, selon les termes de Kissinger, représentait trois provinces ottomanes indépendantes l’une de l’autre. Lorsque l’Irak était formé, les puissances mandataires n’avaient pas pris en considération les différences ethniques qui les séparaient. D’où l’incompatibilité avec le concept de l’État nation cher à l’Occident et par définition à la souveraineté. Ainsi, les États du Moyen-Orient seraient en maque de structuration démocratique car le concept de démocratie est presque inexistant pour eux. Ce qui explique entre autres les problèmes et les violences interethniques actuelles dans ces pays là.

La dernière partie étant celle des pays de l’Asie, où le concept de Souveraineté est complètement structuré.

 

Les défis du prochain

Président des États-Unis

Ainsi divisé, le monde d’aujourd’hui soulève un nouveau défi, celui de la compatibilité des États, mais également un défi de taille pour les États-Unis pour la sauvegarde de ses positions … Inutile alors de se positionner en adversaire de la Chine comme le clament certains. Au contraire, faire valoir la coopération internationale et le libre marché garantira plus la stabilité au lieu de se lancer à tort dans une nouvelle guerre froide où cette fois-ci la Chine remplacera l’URSS.

Le second défi pour les États-Unis et notamment pour le prochain président est concentré dans le danger qui guète le monde actuel. Henry Kissinger est clair dessus. Il s’agit de l’Islam radical. Ainsi, retirer les troupes américaines de l’Irak ou celle de l’OTAN de l’Afghanistan équivaudrait à transmettre un message aux islamistes partout dans le monde de la faiblesse de l’Occident. Le résultat serait alors grave pour l’ensemble des pays pris par la tourmente islamiste et pour l’Occident également. En effet, pour les premiers les radicaux gagneraient plus de terrains dans les différents pays où ils se trouvent d’autant plus que leurs actions et leurs messages transcendent les frontières des États qu’ils ne reconnaissent point comme tels. Cela aura pour résultat de pousser une population pauvre et désorientée dans le giron de l’Islamisme et tous les efforts entrepris par l’Occident auraient été alors en vain, puisque l’Islamisme aurait triomphé du concept de Souveraineté et de démocratie que l’Occident essaye de mettre en place.

Ainsi, il ne faudrait pas poser le débat autour de la politique étrangère américaine sur le retrait des troupes ou sur le calendrier du retrait, comme c’est le cas aujourd’hui, mais plus sur la façon de combattre le radicalisme. Dans une région comme celle du Moyen-Orient où on note aujourd’hui l’émergence d’un nouvel ordre étatique qui rejette le concept de souveraineté des États comme défini habituellement en Occident, il devient important à Washington notamment de trouver de nouvelles idées créatrices capables de sortir l’Irak de la crise. L’Avenir de la région sera alors déterminé par les idées politiques nouvelles capables de maintenir la région dans une stabilité tout en réduisant le risque du radicalisme islamique. Pour Kissinger, le problème palestinien n’est autre qu’une question de frontières d’un État qu’il appartient de fonder… alors que l’Islam radical est plus dangereux et se nourrit de ses propres forces, d’où la nécessité de réduire ses forces.

 

« If there is a problem, there is a solution! »

Et quel que soit le problème, il y a toujours une solution. Et la vision pour trouver ces solutions doit toujours être considérée d’une manière globale.

Bien entendu, à relire de nouveau entre les lignes les paroles du Docteur Henry Kissinger, l’on se rend compte que le réalisme dont il a toujours su user dans sa politique de « petits pas » le place encore une fois comme une référence à ne point prendre à la légère, malgré ses nombreuses années de service et de son âge avancé. Il demeure aujourd’hui le porte-flambeau d’une politique étrangère américaine mettant plus l’accent sur le concept de « stabilité » et de l’équilibre des forces, que sur celui d’hégémonie. Pour Kissinger, le réalisme prévaut toujours sur l’idéal et demeure le meilleur moyen de maintenir une stabilité. 

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