Que diriez-vous si le gouvernement canadien vous faisait parvenir une lettre laissant entendre que vous lui devez 150 000 dollars de plus?
C’est pourtant ce à quoi font face chacun des contribuables au pays alors que les dettes accumulées par nos gouvernements en fait de créances et de programmes non subventionnés s’élèvent à 150 211 dollars pour chacun de nous.
La dette directe nette de l’ensemble des gouvernements du Canada – fédéral, provinciaux et municipaux – est passée de 800 milliards de dollars à 791 milliards de dollars entre janvier 2000-2001 et mai 2004-2005. Or, l’un des éléments les plus préoccupants dans cette histoire sont les sommes accordées à des programmes et les privilèges que les gouvernements nous ont promis mais qui ne sont pas entièrement subventionnés.
Par exemple, le Programme de la sécurité de la vieillesse (SV) – la « pierre angulaire » du système de revenu de retraite du Canada, qui est mis à la disposition de tous les citoyens canadiens et résidents permanents de 65 ans et plus à condition qu’ils aient habité au Canada pendant au moins 10 ans de leur vie adulte, est financé par les revenus fiscaux du fédéral.
À l’époque où ils ont été mis sur pied, les programmes comme celui de la SV étaient fondés sur l’hypothèse selon laquelle les données démographiques qui prévalaient dans les années 60 allaient se maintenir. Malheureusement, ce n’est pas le cas. En 1956, 7,7 pour cent seulement des Canadiens étaient âgés de plus de 65 ans. Cette proportion a atteint 13,3 pour cent en 2006 et devrait s’élever à 26,5 pour cent d’ici 2040.
Ce changement signifie que des revenus supplémentaires issus du fédéral seront nécessaires pour financer les prestations de la SV. Nous estimons à 356 milliards de dollars la dette non provisionnée actuelle du programme de la SV.
Le régime d’assurance-maladie se trouve dans une situation semblable. Sur la période 2006 - 2007, il a grugé 19,1 pour cent des revenus des gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux. Compte tenu du fait que les citoyens de plus de 65 ans constituent environ 44 pour cent de l’ensemble des dépenses de santé et que le pourcentage des Canadiens de plus de 65 ans est appelé à augmenter de façon spectaculaire, la partie des revenus qui sert actuellement à financer le régime d’assurance-maladie ne suffira plus à payer les dépenses médicales futures. À ce titre, la dette non provisionnée du régime d’assurance-maladie s’élève à 364 milliards de dollars.
Le Régime de pensions du Canada et ses 538 milliards de dollars de dettes non provisionnées font grimper la somme des dettes non provisionnées du Canada à 1,3 trillion de dollars. Jumelée à la dette nationale, cette somme représente une dette de 2,4 trillions de dollars, soit environ 150 000 dollars par contribuable.
En l’absence d’une réforme en profondeur de programmes comme le régime d’assurance-maladie et celui de la sécurité de la vieillesse, les jeunes Canadiens devront piocher durement dans leurs économies pour payer leurs impôts dans l’avenir.
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