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Les héritiers (suite) : cadavre à bord - The Métropolitain

Les héritiers (suite) : cadavre à bord

Par Pierre K. Malouf le 2 juillet 2009

Minoritaire, voire marginal, le rejet du capitalisme constitue au Québec une tradition plus que séculaire, dont je donnais dans mon dernier Brasse-camarade deux menus échantillons tirés au sort à l’époque de la « Grande noirceur » : Gérard Filion directeur du Devoir, Mgr Desranleau, archevêque de Sherbrooke.  J’aurais pu trouver mieux chez les ultramontains de la seconde moitié du XIXe siècle ou parmi les élites traditionnelles des années vingt à quarante du XXe, qui voyaient d’un bon oeil les régimes d’extrême droite qui sévissaient  en Europe.  Confortés dans leur rejet du libéralisme par la Crise économique,  plusieurs rêvaient pour le Québec d’un régime autoritaire dont le Portugal de Salazar, l’Italie de Mussolini, voire l’Allemagne de Hitler, et, à partir de 1939, l’Espagne de Franco, ou, en 1940, la France de Pétain, fournissaient d’alléchants modèles, qui, il faut le préciser, avaient aussi leurs admirateurs ailleurs au Canada.

À la même époque, on a tendance à l’oublier, le communisme ne manquait pas de partisans.  Le POP (Parti ouvrier-progressiste) fit élire en 1943 et 1945 un député fédéral dans la circonscription de Montréal-Cartier, Fred Rose, alias Rosenberg, ouvrier électricien juif né en Pologne, à qui la justice canadienne réserva plus tard un sort assez injuste.  Plus bavarde, plus influente que l’extrême gauche, l’extrême droite n’obtint jamais un tel succès électoral. 

Dans les années 50, le fascisme et le nazisme, défaits sur les champs de bataille et déconsidérés dans les esprits, ne présentaient plus beaucoup d’attraits, ce qui n’empêchait pas la critique du capitalisme.  De quel bord se tourner, sinon vers la gauche ?  Au milieu des années soixante, la critique marxiste parvint donc à dominer la scène, en particulier chez les syndicats, surtout à la CSN, plus tard à la CEQ et dans une moindre mesure à la FTQ.  Pour se débarrasser du capitalisme certains voulaient instaurer au Québec un « socialisme démocratique » ! 

Foisonnèrent ensuite dans les années 1970 les partis maoïstes ou trotskistes ainsi qu’une pléthore de groupuscules, dont le plus petit dénominateur commun était la haine du libéralisme économique et du libéralisme tout court, accusés de tous les maux.  Ces coteries à visées totalitaires disparurent pour la plupart dans les années 80, mais point leurs militants, qui avaient travaillé d’arrache-pied à préparer la Révolution.  Déçus par les Staline, les Mao, les Ceausescu, les Castro et consorts, Gros-Jean comme devant, mais toujours tenaillés par la même  aversion,  plusieurs se recyclèrent  à partir de 89 ou 90 dans l’altermondialisme, l’antisionisme, l’antiaméricanisme (communément appelé « socialisme des imbéciles »), l’anarchisme, le négativisme, le gâtisme, etc.  

Que font ces gens-là aujourd’hui ? Rêvent-ils encore d’un monde idéal ou d’un homme nouveau ?  Existe-t-il un club, une ligue, un parti qui puisse incarner leur utopie ?  Utopie qu’un mot résume à la fois trop bien et trop mal : collectivisme, une notion que l’on retrouve dans toutes les idéologies et toutes les pratiques socialistes depuis Saint-Simon.

On m’accusera de tirer sur une ambulance, mais tant pis.  À Québec solidaire, ce qui reste du socialisme, et qu’il faut bien qualifier de cadavre vivant, se voit administré des hectolitres de solutés et est à jamais branché sur un respirateur.  Qu’à cela ne tienne, pour faire accroire que le moribond est toujours vigoureux, ses zélés ambulanciers le promènent d’un bout à l’autre de la province toutes sirènes hurlantes, stridence où perce une voix : Amir Khadir administrant au peuple amusé des doses massives d’anticapitalisme primaire.  Les ambitions grandioses des anciens M.-L. se voit réduites à moins que rien : un bruyant chiâlage. 

Joseph Facal faisait justement remarquer le 4 mai que « bien des membres de Québec solidaire militaient jusqu’à récemment dans des groupuscules marxistes-léninistes. »  Voilà qui est légitime et n’a rien d’étonnant.  Pour sa part, Francoise David, la voix la plus respectée du parti, s’est repentie naguère d’égarements de jeunesse en tous points semblables aux leurs.  Elle travaille  désormais, ne riez pas, à l’avènement d’un État-providence exacerbé qui redistribuerait des richesses qu’il serait interdit de produire.  

Assemblage hétéroclite de doux rêveurs et d’« orphelins de la Révolution (1) », Québec solidaire ne peut faire autrement que d’ânonner contre le capitalisme —  vocable péjoratif qui dissimule pudiquement l’objet réel de leur haine, le libéralisme — les poncifs les plus éculés, seul refrain que la chorale sache entonner à l’unisson.  Cette gauche vouée aux luttes de tendances sombrera dans la cacophonie dès qu’il s’agira d’appliquer des politiques réalistes dans le monde réel. 

Ne craignons rien, un tel événement n’aura pas lieu, Dieu merci. (à suivre)

(1) J’emprunte cette expression à Pierre-André Taguieff.

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